La lettre d’octobre 2024

Les Cadets chez les Bérets rouges :

Eloge de Henry COUTANT (1921-1998) alias Henry CORTA, promotion Bir Hakeim

Le déplacement du président de la République en Bretagne en juin 2024 a permis d’honorer les faits d’armes des parachutistes SAS venus , à l’occasion du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, se battre sur les arrières des troupes allemandes dès le 5 juin en particulier dans le cadre de l’opération DINGSON autour de Saint-Marcel. Henry CORTA participa à ces faits d’armes.

Henri CORTA est né à METZ en Moselle le 28 juin 1921. Il est lycéen en 1940 et se voit mêlé au flot des réfugiés qui fuient les combats. Il est l’un des premiers à répondre à l’appel du général de GAULLE et à s’engager dans la France Libre dès le 1er juillet 1940. Après son passage au camp de CAMBERLEY, il est désigné pour rejoindre l’Ecole des Cadets de la France Libre et après sa formation à Ribbesford, il est promu aspirant (promotion BIR-HAKEIM). Il retourne alors à CAMBERLEY où se constitue le 1er bataillon d’Infanterie de l’Air (1er B.I.A.), unité parachutiste alors en formation. C’est dans cette unité qu’il va combattre à partir du 7 juin 1944 jusqu’à la fin de la guerre.

Henry CORTA est parachuté avec son stick dans la zone de Ploërmel- Questembert dans le cadre de la mission Cooney 415. Après destruction des objectifs prévus, il rejoint Saint-Marcel et poursuit les actions de harcèlement de l’ennemi malgré les fortes réactions de celui-ci qui infligera de lourdes pertes au 4ème SAS.

A la fin août, il participe avec ses camarades rescapés des combats de Bretagne à l’opération Spenser au sud de la Loire où ils pourchassent les troupes allemandes qui refluent du Sud de la France. Puis il rentre en Grande-Bretagne pour encadrer et instruire les nouvelles recrues du régiment.

Enfin, il participe en avril 1945 en Hollande à l’opération Amherst qui engage les deux bataillons français SAS dans la libération de la région de Drenthe.

Henry CORTA est démobilisé en octobre 1945. Il termine la guerre, décoré de la Légion d’honneur, de la croix de guerre, de la Military Cross britannique et de la croix de guerre néerlandaise. Très vite, il se retire en religion tout en restant fidèle jusqu’à son décès le 4 décembre 1998 à son passé de Cadet et de parachutiste SAS de la France libre.

Dès avant sa démobilisation, il se lance dans l’écriture de son ouvrage « Les bérets rouges » qui retrace l’histoire des parachutistes SAS à travers les documentations qu’il a recueillies, les témoignages qu’il a reçus de ses camarades de combat et au travers de sa propre expérience de parachutiste de la France libre.

Henry CORTA offrit son manuscrit à l’Amicale des anciens parachutistes SAS de la France libre qui, après en avoir diffusé des « bonnes feuilles », fait publier l’ouvrage en 1952.

C’est largement à l’initiative de la délégation thématique » parachutistes SAS de la France libre «  de la Fondation de la France libre qu’une réédition largement enrichie voit le jour en mai 2024. Il faut ici remercier l’historien Benjamin MASSIEU d’avoir pris en charge et conduit ce travail de réédition. Je ne peux que recommander la lecture de l’ouvrage et la présentation historique qui en est faite par le professeur MASSIEU.

André CASALIS dans son ouvrage « Destins brisés » fait largement référence à l’ouvrage d’Henri CORTA et aux SAS notamment dans les chapitres qu’il consacre tant à Gérard de CARVILLE de la promotion « Libération » (pp. 99 à 162), qu’à Georges TAYLOR (pp.363 à 400). Par contre, il ne consacre aucun développement dans ses ouvrages sur le parcours SAS d’Henry CORTA, bien que ce dernier fasse partie de la promotion Bir-Hakeim comme son camarade SAS Georges TAYLOR, major de promotion. De CARVILLE et TAYLOR, officiers parachutistes SAS, sont « morts pour la France », l’un en Bretagne en aout 1944, l’autre en Hollande en avril 1945.

Les Cadets SAS en Bretagne : Parmi les anciens cadets qui ont participé aux opérations SAS de Bretagne de juin à août 1944, on trouve aussi : Gilles Anspach, Louis Arcille (alias Mariani), Albert Bacuez, Jacques Chatenay , Maurice Duno, François La Cloche, Pierre Henri Lagèze, Paul Metz et Jean Edouard Servière(lien)

Les Cadets morts pour la France en 1944 :

Lors de la cérémonie du 80ème anniversaire de la clôture de l’Ecole des Cadets de la France libre qui s’est tenue à l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan le 15 juin 2024, devant le monument des Cadets morts pour la France, a été évoqué le sacrifice des Cadets du 4ème SAS du colonel BOURGOIN parachutés en Bretagne en juin 1944. Mais l’année 1944 a été particulièrement cruelle sur tous les fronts où ont combattu les Cadets dans leurs unités respectives (1ère DFL, 2ème DB, BCRA et parachutistes SAS, liaisons alliées…).

Ce sont 28 cadets et membres de l’Ecole qui ont donné leur vie pour la libération de leur pays en cette année 1944, dont 25 aspirants. Soit la moitié des Cadets « morts pour la France » en cette seule année. En Normandie, en Bretagne, en Bourgogne, dans le Jura, les Vosges, l’Alsace, mais aussi dans le Var, après le débarquement de Provence, le territoire de Belfort et le Luxembourg, sans oublier l’Italie (pour la 1ère DFL).

Echos du conseil d’administration du 11 octobre 2024 et premiers échanges sur l’avenir de notre association

Le conseil était réuni le vendredi 11octobre afin notamment de préparer l’ordre du jour de l’Assemblée générale qui se tiendra le 6 décembre, 5 rue de Solférino à Paris, siège de notre association. Notez cette date sur votre agenda. Votre participation est essentielle pour faire vivre notre association qui fête ces dix ans d’existence cette année.

Le conseil a pris connaissance et a donné son approbation sur les projets de résolutions qui seront soumis à votre vote : l’une concernant le rapport moral qui sera présenté par le président, l’autre concernant l’approbation des comptes et du bilan pour l’année 2024, qui seront présentés par notre trésorier Patrick Lemoine et par notre secrétaire général Hugues Lavoix.

Le conseil a également lancé la réflexion sur l’avenir à moyen terme de notre association qui plafonne en termes d’adhérents et qui peine à intéresser les jeunes générations, notamment les petits-enfants des Cadets. Or, nous constatons autour de nous un regain d’intérêt des jeunes pour la période de la deuxième guerre mondiale à l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement (en Normandie et en Provence), de la Libération de Paris et l’an prochain du 80ème anniversaire de la signature de l’Armistice le 8 mai 1945.

Le concours national de la Resistance et de la Déportation 2024-2025

Organisé par le Ministère de l’Education et de la Jeunesse, il est consacré cette année au thème  « Libérer et refonder la France (1943-1945) ». Il s’adresse aux élèves des classes de troisième et aux élèves des classes de lycées qui peuvent choisir de rédiger un devoir individuel en classe ou de réaliser un travail collectif. Nul doute que vos enfants et petits enfants pourraient à cette occasion s’inspirer de votre histoire familiale. Incitez-les à s’inscrire à ce concours national, porteur des valeurs de tous temps défendues par les Cadets. L’équipe pédagogique de la Fondation Charles de Gaulle a placé plusieurs références aux Cadets dans le matériel pédagogique proposé aux élèves.[2]

Pierre Moulié, président de l’ASCFL


Ils sont tombés à l’été 1944

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