Rake Manor

Rake Manor Prytanée militaire

Les bombardements s’intensifiant sur Londres, on évacue les étudiants dès la fin des épreuves du bac et on commence à organiser une formation militaire

Mais Rake-manor, petit cottage du Surrey s’avère peu adapté à la vie du groupe.

Les étudiants sont logés dans les dépendances de la résidence de Madame Talia GAGE du « Comité international d’aide aux Français Libres ».
Ils y sont rejoints un peu plus tard par de plus jeunes.

Etienne Laurent raconte

Le premier contact avec les gens, les choses et l’environnement, n’est pas réjouissant. C’est donc là, dans de vieilles bâtisses, des dépendances aux baraquements délabrés, que nous sommes supposés poursuivre nos études, vivre et travailler.

D’anciennes écuries ou étables, depuis longtemps abandonnées aux intempéries vont servir de dortoirs et de lieux de travail. Les murs sont faits de planches disjointes qui reposent sur un soubassement de briques. Pas de fenêtre, une ou deux ampoules éclairent faiblement les lieux, un apport de bougies est indispensable pour voir un peu clair. sur un sol presque en terre battue, des lits superposés, un tuyau avec un unique robinet d’eau froide qui sera ultérieurement multiplié par 4 et six cuvettes pour se laver.

Il fait un froid particulièrement vif en ce mois d’Octobre 1940. Sur les dix couvertures allouées à chacun de nous, cinq servent de materas, l’unique poêle à charbon, toujours poussé à fond fait de son mieux pour chauffer nos deux dortoirs mais faute de combustible suffisant, il s’éteint au milieu de la nuit. Nous n’arrivons pas à nous réchauffer. Nous n’enlevons guère d’effets pour dormir. Les réveils sont très lents et douloureux, les exhortations de nos gradés n’y peuvent rien. Se laver? Pas question. Nous sommes, je suis comme les autres, très sale. Un seul espoir dans ce domaine, mais le chemin est encore long, l’arrivée des beaux jours avec son soleil, mais malheureusement pas proche.

Cette poignée d’adolescents en « Battle dress », soumis à une discipline militaire sans grisante contre partie, plongés jour et nuit dans une atmosphère de guerre n’avaient plus la mentalité ni les préoccupations ordinaires des collégiens. Nous n’avons qu’une idée en tête, celle de nous engager pour aller combattre l’allemand. Nous nous sentons humiliés et abandonnés. Nous « râlons » en permanence. Un rayon de soleil tout de même dans cette grisaille, nous aide à supporter ces temps difficiles, la très grande camaraderie qui règne entre nous.

D’abord conçu dans une optique d’instruction générale, l’enseignement ne réponds pas aux attentes des jeunes volontaires. Avec l’arrivée du Sous-Lieutenant Beaudoin, puis du sous-Lieutenant Louis de Cabrol, l’enseignement prend un caractère plus militaire.

Un examen permet de sélectionner ceux des volontaires ayant la capacité de devenir officiers

Une inspection ordonnée par le Général De Gaulle met en évidence l’inadaptation des locaux et au début de Février 1941, c’est l’installation à la maison 5 du collège de MALVERN

Le 30 décembre 1940, le Général De Gaulle vient à Rake Manor et annonce la création de « l’Ecole des Cadets » en même temps qu’il annonce un prochain déménagement.

C’est quoi ça ?

Le Prytanée
Le prytanée militaire, c’est le nom donné aux lycées français dépendant du ministère de la défense

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