De nouveaux propriétaires à Ribbesford

On connait maintenant le nom des nouveaux propriétaires de Ribbesford.

RIB_LeedsIls annoncent leur intention de rendre à au manoir de Ribbesford son lustre d’antan, avec sans doute une modernisation du confort.

Un article anglais en dit plus

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La lettre d’Avril 2018 – L’encadrement militaire de l’école des cadets

Cette lettre est consacrée à l’encadrement de l’Ecole des Cadets. L’ASCFL a naturellement pour vocation d’entretenir le souvenir des Cadets mais aussi de ceux qui les ont formés à MALVERN et à RIBBERSFORD.

Elle doit beaucoup à l’ouvrage remarquable d‘André CASALIS, historiographe de la saga des Cadets et ancien Cadet lui-même, intitulé « Destins croisés » et consacré aux « biographies du chef de bataillon André BEAUDOUIN, des instructeurs et des cadres de l’Ecole Militaire des Cadets de la France Libre »

L’encadrement militaire de l’Ecole des Cadets de la France Libre.

Si les Cadets de la France Libre, si peu nombreux -un peu plus de deux cents- peuvent encore inspirer les jeunes générations par les valeurs qu’ils ont portées, ils le doivent largement à la formation qu’ils ont reçue à MALVERN et RIBBESFORD, lieux successifs d’implantation de l’Ecole des Cadets de la France Libre de février 1941 à juin 1944.

Ils le doivent donc à un encadrement de l’Ecole original par les parcours variés, civils et militaires, de ses instructeurs avant leur arrivée à l’Ecole, et dont la diversité est apparue très vite parfaitement adaptée à celle des Cadets.

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1 – D’où venait l’encadrement militaire de l’Ecole ?

Curieusement, le directeur de l’Ecole, le commandant André BEAUDOUIN, n’est pas un officier de formation, ni même un militaire ! C’est un enseignant venant de Kaboul pour se mettre au service de La France Libre. C’est le Général de GAULLE, orienté par son entourage, qui lui confie la direction de la nouvelle Ecole, manifestant ainsi l’importance qu’il accorde à la formation générale et morale des jeunes Cadets autant qu’à l’instruction militaire.

André Beaudoin - Louis De Cabrol 1942

André Beaudoin – Louis de Cabrol 1942

 

BEAUDOUIN sera entouré du capitaine Louis de CABROL, commandant en second de l’Ecole et du capitaine René de LAJUDIE, qui sera directeur de l’Instruction militaire. Cette équipe sera la cheville ouvrière de l’Ecole jusqu’à sa fermeture en juin 1944. CABROL a été rappelé en septembre 1939. Sous-Lieutenant d’active en 1940, il est fait prisonnier à CRAVAN et s’évade.il rejoint les FFL en octobre 1940 puis l’Ecole des Cadets en octobre 1941.

 

René de LAJUDIE ancien de l’ESM, est sous-lieutenant au 9ème BCA et participe aux opérations de NORVEGE, puis combat en France près d’AMIENS en juin 1940. Blessé, Il rejoint LONDRES depuis la NORMANDIE. Après diverses affectations, il est envoyé à MALVERN en novembre 1941.

Une équipe réduite d’instructeurs, composée d’officiers et de sous-officiers, se met en place dès la création de l’Ecole.  De nouveaux instructeurs rejoindront l’Ecole en 1942 et 1943 et viendront encadrer les nouvelles promotions dont celle du « 18 juin », de loin la plus importante en nombre.

Le Lieutenant Jacques CHAMBON est sous-lieutenant en 1939. Issu de l’ESM, il participe avec le 43ème RIC aux combats de Lorraine et de la Somme. Après un séjour à MADAGASCAR, il rallie la France Libre en décembre 1942. Instructeur, il sera l’un des deux commandants de compagnie de l’Ecole. L’autre sera le Lieutenant Robert MOULIÉ. Celui-ci est officier de réserve. Après s’être illustré dans les combats en Lorraine, il est fait prisonnier par les Allemands ; il s’évade de son OFLAG, traverse la HOLLANDE, la BELGIQUE et la FRANCE ; après sa participation dans le Sud-Ouest au réseau de résistance BRUTUS, il traverse l’Espagne, et rejoint LONDRES et les FFL par bateau depuis GIBRALTAR. Il rejoint l’Ecole des CADETS en mai 1943.

Le sous-lieutenant Louis PICHON issu de l’ESM se trouve à BEYROUTH en 1940 puis à ORAN en 1942. Instructeur à AIX ensuite, il s’évade par l’Espagne et le Portugal et rejoint LONDRES en juillet 1943 puis l’Ecole en septembre où il restera quelques mois. Le sous-lieutenant Pierre SAINDRENAN est issu de la Promotion Charles de FOUCAULD de l’ESM. Il s’évade de France en 1943 et rejoint les FFL en juin ; il sera chef de section de juillet 1943 à juin 1944, date de fermeture de l’Ecole. Le sous-lieutenant Jean SOURIEAU est également issu de l’ESM et participe aux combats sur la Somme avec le 50ème RI. Fin 1942, il s’évade par l’Espagne et rejoint l’Ecole des Cadets en avril 1943.

Cinq sous-officiers instructeurs (Louis BOUZOLS, Yves Bertrand CORTADELLAS, Jean FEVRE, André LEHRMANN et Marius TAVAREL) seront incorporés aux Promotions de l’Ecole. BOUZOLS rejoint les FFL en février 1943 venant de LISBONNE, CORTADELLAS a été blessé à DUNKERQUE puis rapatrié en ANGLETERRE en juillet 1940 ; FEVRE, EOR en 1940 rejoint LONDRES en bateau depuis SAINT JEAN DE LUZ ; LEHRMANN et TAVAREL sont en NORVEGE avec le 6ème BCA en février 1940. De retour en France, ils rejoignent l’ANGLETERRE et les FFL.

Pour sa part, l’adjudant Louis CHADRIN est rappelé en 1939 au 46ème RI. Après de rudes combats, il est fait prisonnier et s’évade de son Stalag ; il rejoint l’Ecole en septembre 1943 ; les adjudants Jean TRESCASES, François BACONNAIS et Paul FAUVELLE font partie également de l’encadrement militaire.

Pierre GIRAN, ingénieur et fondateur d’une société de recherches dans le secteur automobile et du laboratoire des métaux en fusion s’évade en octobre 1940 via l’Afrique du Nord et Gibraltar et s’engage dans la France libre. Il rejoint l’Ecole des Cadets début 1941comme professeur et comme instructeur « auto-moto ».

Les parcours de ces hommes, issus de l’ESM, ou officiers et sous-officiers de réserve rappelés en 1939, ont de nombreux points communs ; pour la plupart, s’étant battus vaillamment lors de l’invasion allemande, ils n’ont pas accepté l’armistice et ont rejoint le Général de Gaulle après des évasions souvent spectaculaires depuis la France ou l’Allemagne pour ceux qui s’étaient retrouvés en OFLAG ou en STALAG après l’Armistice.

Ainsi, les convictions, les valeurs et la volonté de poursuivre le combat jusqu’à la libération de la France qui animaient cet encadrement n’étaient guère différentes de celles de leurs élèves. D’où les sentiments profonds de respect que ces derniers accordaient à leurs ainés qui les préparaient aux combats à venir où de si nombreux Cadets donnèrent leur vie pour la liberté de leur Pays.

2 – Que sont devenus ces instructeurs après la fermeture de l’Ecole en juin 1944 et la libération de la France ?

« A tout seigneur, tout honneur », André BEAUDOUIN, Directeur de l’Ecole est affecté à diverses missions de liaison auprès de l’Armée américaine puis avec la 9ème DIC. Il part pour l’Indochine où il assure des missions d’état-major qui le mettent en relation avec les correspondants de guerre qui couvrent le conflit indochinois. Il demande son rapatriement en France et commence une carrière diplomatique en octobre 1946 qui le mènera, après un passage à la Chancellerie, en Afrique, comme consul à NAIROBI, puis en INDE comme représentant de la France à PONDICHERY. Il n’oubliera pas les Cadets et sera à l’origine de la création de leur Amicale (dont il sera le premier président), et à l’origine des démarches aboutissant à la reconnaissance légale du statut de Saint-cyrien des Cadets issus des cinq promotions qui se voient reconnaitre ainsi leur intégration dans la liste officielle des promotions de l’ESM de Saint-Cyr. Il décède en 1973.

Le destin des instructeurs sera très variable. Les officiers poursuivent leur carrière ; les militaires de réserve rappelés, soit retrouvent une activité civile, soit restent dans l’Armée et poursuivent, comme leurs frères d’armes, le combat sur les théâtres d’opération extérieurs en Europe, en Extrême-Orient, en Afrique, puis en Algérie.

André CASALIS présente dans son livre très documenté « Destins croisés » les parcours de tous ces hommes qui ont participé à l’encadrement de l’Ecole.

Destins croisés mais divers, montrant à l’évidence que leur choix précoce du refus de la défaite et leur engagement dans les Forces françaises libres, n’ont pas toujours servi leur déroulement de carrière !

Trois d’entre eux termineront toutefois leur parcours avec le grade de général. PICHON et SOURIEAU, anciens de l’ESM, comme généraux de Division, MOULIE, ancien EOR, comme général de Brigade.

PICHON n’a fait qu’un court passage à l’Ecole. Ce cavalier a rejoint le 3ème RCA dès fin 1943.Après divers commandements et un passage en 1959 à l’Etat- major particulier du Président de la république, Charles de GAULLE, il retrouve le 3ème RCA comme chef de corps ; Il sera aussi attaché militaire près de l’Ambassade de France à ALGER après l’indépendance (1963-1966). Il commande ensuite la 10ème Brigade mécanisée à REIMS puis la 7ème Division à MULHOUSE. Il termine sa carrière comme adjoint au Général commandant le 1er Corps d’Armée.

SOURIEAU rejoint la 2ème DB à l’été 1944. Il sera gravement blessé dans les combats en ALSACE qui l’amèneront ensuite à occuper des fonctions d’Etat-major. Puis on le retrouve en INDOCHINE, au MAROC, en ALGERIE comme chef de Bataillon, puis en Etat-major au Corps d’Armée d’ORAN à la veille de l’Indépendance de l’ALGERIE. Il retrouve SAINT-CYR comme commandant d’un bataillon d’EOA. Il prend ensuite le commandement du 8ème GCM. Il sera ensuite en Etat-major à METZ puis chef du cabinet du Général de BOISSIEU, alors chef d’Etat-major de l’Armée de Terre. Général de Brigade, il commande la 64ème DM et passe Général de Division en 1975.

MOULIE passe au BCRA après la fermeture de l’Ecole et est parachuté dans le DOUBS pour encadrer les maquis avec deux de ses anciens Cadets. Il rejoint le 2ème RCP SAS et participe à la libération de la HOLLANDE dans l’opération aéroportée AMHERST. Parachutiste, il effectue ensuite trois séjours en INDOCHINE, participe à l’opération de SUEZ comme officier de liaison auprès des Britanniques, débarque à ALGER en avril 1958 comme adjoint du 3ème RCP, commande la Base aéroportée d’AFN, puis de 1960 à 1962 est le 1er chef de corps du 1er RPIMa à Bayonne. Il effectue un séjour au NIGER et commande le Groupement saharien 62. De retour en Métropole, il termine sa carrière comme Général de Brigade.

CABROL adjoint de BEAUDOUIN, débarque en NORMANDIE et poursuit sa carrière comme officier de liaison auprès des Britanniques. Grièvement blessé en avril 1945 en Allemagne, il est amputé des deux jambes et admis en novembre dans le cadre des Affaires Etrangères comme vice-consul à BOSTON. Après un passage à la Chancellerie, il part en mission au SOUDAN et en EGYPTE, puis retrouve les Etats- Unis comme consul général à DENVER. Après un séjour comme consul de France à SALISBURY, il retourne aux USA comme consul général à LOS ANGELES. Il termine sa carrière en ECOSSE comme consul général à EDIMBOURG. Il décèdera en 1978. Curieux destin de cet homme qui épousera après la guerre la carrière diplomatique comme son chef André BEAUDOUIN !

LAJUDIE, directeur de l’instruction militaire, est affecté à la mission de liaison tactique et débarque en septembre 1944 à Utah Beach. Après des missions de nature administrative, il retrouve comme chef de bataillon une affectation de commandant en second du 9ème Zouaves. Il est nommé à BOGHARI en ALGERIE chef d’état -major du secteur puis commandant de ce même sous-secteur. Il fait valoir ses droits à la retraite en 1962 et décède trois ans après.

CHAMBON est affecté à l’état-major de la 2ème DB, puis il rejoint le Régiment de Marche du TCHAD et se distingue sur le Front de l’Atlantique. Il poursuit sa carrière à DAKAR -il est commandant de compagnie au 7ème RTS- puis part en Indochine où on le trouve à l’EM des Forces terrestres d’Indochine Nord. Il rentre en métropole en juin 1949 et est affecté au 1er RMT dans un premier temps puis au SGDN après avoir été breveté d’Etat-major. De 1952 à 1954, il repart en Afrique noire, puis revient à la DPMAT en 1957. En octobre 1958, il commande en second le 21ème RIMa à ALGER. Promu Colonel en 1962, il commande à BOUAR le 6ème RIAOM. Enfin il termine son parcours militaire au TCHAD au commandement des Forces françaises au TCHAD comme chef de mission militaire. Il quitte l’Armée en 1968 en fin de carrière.

SAINDRENAN est affecté au RMT, à la 2ème DB en quittant l’Ecole. Il se trouve aux portes de PARIS le 24 août 1944. Puis il est affecté au 16ème RTS et embarque à Marseille pour l’ALGERIE. Après un séjour en Indochine et un retour rapide en métropole, il rejoint à SAIGON les parachutistes coloniaux SAS et commande le détachement parachutiste des Terres rouges. Il est promu capitaine à son retour en France et repart en 1952 pour MADAGASCAR. On le trouve à l’Ecole d’application de l’Infanterie en 1955, puis il fait l’Ecole de Guerre et, promu chef de bataillon, il est détaché comme officier de liaison et instructeur au « War College » de CAMBERLEY ; il est ensuite affecté au RMT et en 1968, il est désigné comme Attaché des Forces armées à LIMA où il terminera sa carrière comme colonel.

LEHRMANN qui a été maintenu instructeur après avoir été promu aspirant de la Promotion « FEZZAN-TUNISIE » a été gravement blessé à la tête en service commandé. Affecté à la compagnie de QG n°31, il débarque en France avec son unité, puis rejoint MADAGASCAR de 1945 à 1948 et revient en métropole au RMT. Il repart en AEF (à Pointe Noire) en 1950 où il reste près de trois ans. Il reviendra en AEF (à Fort Lamy) de fin 1955 à juin 1958. Comme beaucoup, on le retrouve en Algérie où il prend le commandement de la 62ème CRD qu’il quitte en juillet 1960. Enfin il effectue un dernier séjour en AFRIQUE (Dakar) de 1960 à 1963 puis fait valoir ses droits à la retraite en 1964.

BOUZOLS qui a été promu aspirant avec la Promotion du « 18 juin » est affecté à la 2ème DB. Il est nommé au RMT. Il effectue toute la campagne de France et d’Allemagne et est blessé devant STRASBOURG. Il est démobilisé à sa demande en septembre 1945, fait Sciences Po et prépare l’ENA. Il entre au Ministère des Affaires étrangères. En 1948, il rejoint l’Industrie pétrolière où il effectuera une carrière remarquable et présidera plusieurs entreprises du secteur. Il sera membre du conseil supérieur de la Marine marchande et prendra sa retraite en 1985.

CHADRIN sera affecté au QG du général KOENIG et débarquera avec une unité canadienne de chars à ARROMANCHES. Il organise le déplacement de son unité sur l’Allemagne et est démobilisé fin aout 1945.

CORTADELLAS nommé aspirant avec la Promotion « 18 juin » rejoint la 2ème DB et débarque à Sainte-Mère-l’Eglise le 9 aout avec le 12ème RCA ; Puis il est affecté au RMT et nommé ensuite chef du peloton de protection du général LECLERC. Nommé sous-lieutenant en mai 1945, il est muté en AOF où il commande un escadron de blindés puis prend le commandement d’une compagnie de travaux du Génie. De retour en France, en 1950, il entre à la direction de la Compagnie COLAS et après une formation à l’ENTP, il devient ingénieur et termine sa carrière dans cette société en 1982.  Il sera chef de bataillon de réserve en 1972.

Quant à Pierre GIRAN, il est affecté à la MMLA à CAMBERLEY et assimilé officier à la fermeture de l’Ecole. Après sa démobilisation en mai 1945, il sera expert auprès des Ministères et de la Cour d’Appel de Paris jusqu’à sa retraite en 1978.

 

Ce panorama serait incomplet si n’étaient cités ici deux personnages attachants de l’Ecole : d’abord le sergent John Lambert FOX mis à disposition par les Britanniques comme instructeur d’éducation physique. A 29 ans, il est issu du monde bancaire. En juin 1944, à la fermeture de l’Ecole, il est affecté à un régiment du Cheshire et son unité part en septembre en France puis en Allemagne. Il est démobilisé à la fin de la guerre et retrouve son poste à la Westminster Bank. Il se consacrera ultérieurement à la défense de la nature et sera président de plusieurs associations favorables au développement durable.

Ensuite le père Vincent O’HARA. C’est l’aumonier catholique de l’Ecole. Il est Anglais, né à MANCHESTER, mais d’origine irlandaise. Il a fait son séminaire à DAX et passé son baccalauréat à Bordeaux. Il est un excellent partenaire de rugby qu’il pratique avec le Lieutenant MOULIÉ qui a été joueur professionnel à XIII à Villeneuve sur Lot avant la guerre. Le rugby prendra une place particulière dans la formation des Cadets comme outil de cohésion et de développement physique. O’HARA aura une influence forte sur l’encadrement et les élèves qui, éloignés de leurs familles et de leur Pays, ont besoin d’appui psychologique et moral. Humain et accessible, il est aimé de tous. Certains le retrouveront à ALGER chez les Lazaristes à la fin de la guerre d’Algérie.

Enfin une pensée toute spéciale pour deux instructeurs morts pour la France.

Jean FEVRE Quitte l’Ecole en 1943 pour l’EGYPTE. Puis il rejoint l’Italie avec la 1ère DFL et débarque à CAVALAIRE. Il est mortellement blessé le 30 septembre 1944. Il rejoint la cohorte des Compagnons de la Libération.

Marius TARAVEL quitte l’Ecole avec le grade d’aspirant de la Promotion « Libération ». En juin 1944, il est affecté à la 2ème DB. Il débarque à Grand camp, fait la campagne de Normandie, rentre dans Paris et poursuit sur les Vosges. ; il fait la campagne d’Alsace avec le RMT, puis reste en zone d’occupation en Allemagne. En avril 1948, il part en Extrême Orient et débarque à SAIGON. Affecté au II/21ème RIC, il est tué à la tête de ses hommes au cours d’une patrouille alors qu’il est chef de poste de AN-ONG.

Telle peut être résumée la saga de l’encadrement militaire de l’Ecole. Nous avons pu omettre le souvenir de quelques membres de l’encadrement par manque d’informations suffisantes, mais nous ne les oublions pas. Les travaux de l’Association du souvenir des Cadets de la France libre ont pour objectif de retrouver leur trace et d’évoquer ultérieurement leur parcours.

Ces hommes éloignés de leur famille ont vécu des périodes difficiles, voire des drames. Leur ambition a été de redonner espoir aux jeunes Cadets dont ils avaient la responsabilité et de les former pour encadrer, comme jeunes officiers, tous les Français de bonne volonté qui voulaient rendre sa Liberté à la France. Leur action, malgré leur faible nombre, a été déterminante dans la reconquête de l’indépendance de notre Pays.

Pierre MOULIÉ, vice-président de l’ASCFL

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Le banc des Cadets de la France libre à MALVERN vient juste d’être rénové

Inauguré en 1949, ce banc commémore dans le parc du Collège de MALVEN le passage des Cadets de la France Libre à la maison 5 du collège, durant les années 1941-1942

Les deux photos ci-après montrent l’aspect actuel du banc, fraîchement rénové.

Merci à toutes celles et à tout ceux qui ont contMALVERN_2018_Banc1rribué à sa rénovation.

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Il y a 30 ans en Mars 1988

Le 6 mars 1988, la promotion de Saint-Cyr Coëtquidan « Cadets de la France Libre » vient en Angleterre sur les traces des cadets

Ils viennent d’abord Les Saint-Cyriens à Ribbesfordà Ribbesford près de la ville de Bewdley

 

 

 

 

 

puis à Malvern

inauguration de la plaque déposée au pied de la statue de Saint-Georges durant la cérémonie

inauguration de la plaque déposée au pied de la statue de Saint-Georges durant la cérémonie

 

A Malvern, le dévoilement d’une plaque à la mémoire des cadets a lieu devant la promotion au grand complet et en présence d’une vingtaine des anciens cadets présents à Malvern entre 1941 et 1942

Plaque offerte au collège de Malvern en souvenir des Cadets de la France Libre hébergés en 1941 et 1942

Plaque offerte au collège de Malvern en souvenir des Cadets de la France Libre hébergés en 1941 et 1942

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Il y a 77 ans! Le 7 février 1941 : Les premiers Cadets arrivent à MALVERN

Les premiers Cadets arrivent à Malvern en février 1941 . Nouveaux locaux, nouveaux officiers, nouvelle organisation c’est à Malvern que commence l’histoire militaire de l’Ecole des Cadets. Ils ne sont pas encore cinquante à l’arrivée mais seront bientôt renforcés par de nouveaux volontaires.

Les premiers cadets à Malvern en Février 1941

Etienne Laurent résume bien les premières impressions qui lui restent de l’installation à Malvern:

Malvern …Ah Malvern !
Que de souvenirs sont attachés à ton nom.
Réservé à l’élite, le collège de Malvern est l’un des « must » des « Public Schools » d’Angleterre. ( …) Notre présence dans ce collège est due à la guerre, à la disponibilité récente de certains de ses bâtiments, de terrains d’exercices et à l’une des dernières actions, en notre faveur, de notre Comité. Celui-ci remettra, fin décembre 1941, son mandat à l’état-major français.
Nous sommes les invités de cette Public School avec son magnifique environnement de vertes pelouses, de jardins, d’arbres et d’allées. Le tout mis en valeur depuis 1864, année de la création de ce collège, par de talentueux architectes, paysagistes, jardiniers et ouvriers. Des immeubles sont à notre disposition. Ils comprennent des salles de cours, d’études, de repos, de lecture, des réfectoires, des dortoirs partagés en « cubicles » (nos petits havres personnels), des douches et des sanitaires. Tout est parfaitement fonctionnel et confortable.
Enfin, pour notre développement physique, nous irons dans un gymnase couvert du collège, pour pratiquer la boxe, l’escrime, l’athlétisme, le basket-ball et la natation dans une grande piscine. En plein air nous attendent un stade, des terrains de football, de tennis, de rugby. Bref, tout est en parfait état et au même titre que pour les étudiants anglais, nous en avons le plein usage.
C’est un vrai régal. Notre vie change du tout au tout. Nous passons de la cahute avec ses « sacs à viande » au palace avec ses draps blancs, de la gamelle en fer blanc et de son quart du même métal à l’assiette en faïence et au verre, du débraillé à un semblant d’élégance.
Tout cet ensemble est propice au travail. Le commandant A. Beaudoin nous a répartis en trois groupes.
Les 25 bacheliers dans le peloton d’élèves-aspirants, 19 autres jeunes gens dans une section préparatoire à ce peloton et 6 personnes dans un groupe hors rang, il s’agit de ceux qui n’ont pas été retenus pour suivre les cours avec nous. Ils sont aussi des anciens de Brynbach ou de Rake Manor.
Nous sommes bien instruits et avons vraiment le sentiment de devenir des militaires à part entière, tant sur le terrain que par les connaissances théoriques que nous acquérons

Enfin pris au sérieux

Un autre cadet, André CASALIS souligne quant à lui le soulagement éprouvé à trouver sa place dans les Forces Armées :

En un mot comme en cent, nous avons immédiatement compris que notre destin prenait un tour décisif. Nous avons trouvé notre place, en arrivant à Malvern, dans un système cohérent,  faisant partie des Forces armées de la France Libre. Le sentiment d’être oubliés dans la campagne anglaise, sans avenir précis, s’est dissipé. Nous avons enfin un futur, même si nous le savons précaire par essence.

Nous résidons désormais au sein d’une cité britannique qui nous adopte immédiatement. Des bénévoles civils se proposent de meubler nos maigres loisirs hebdomadaires en nous invitant chez eux. Une grande amie de la France, Mme Marthe Severn-Storr organisera plusieurs manifestations amicales – nos permissions en particulier – en faisant la liaison avec la population de Malvern. Nous lui devrons beaucoup.

Parallèlement, nous avons trouvé notre place particulière au sein des forces armées britanniques. Elles suivront désormais  avec attention, cette création originale. Notre mobilité, bientôt consacrée par l’affectation  de véhicules, nous vaut le rôle de « dangereux ennemis » face à la Home Guard locale.

Des instructeurs ayant tous connu le feu, nous apportent le bénéfice de leur expérience, de leurs connaissances et d’une discipline salutaire de tous les instants. Des professeurs sauront, un temps, augmenter notre instruction générale comme le souhaite à juste titre André Beaudouin, notre nouveau chef..

Nous disposons enfin des infrastructures d’une ville d’eau accueillante : théâtre, cinéma, salle de concert et « pubs », même si, contrairement à ce qui se passera à Bewdley, nous ne fréquenterons guère ces dernier. Nous disposerons d’un pas de tir et de tous les espaces nécessaires pour les exercices de combat.

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Bonne année 2018 -Lettre éditoriale de 2018

Retour sur l’année 2017. L’écho de l’assemblée générale du 8 décembre 2017

L’association du souvenir des Cadets de la France Libre vient de vivre sa troisième année. Depuis l’assemblée générale du 9 décembre 2016, son conseil d’administration s’est réuni trois fois (les 25 avril, 16 juin et 9 novembre) et le Bureau s’est réuni également trois fois, les 27 janvier, 24février et 22 septembre. Le conseil d’administration a été confirmé dans sa composition actuelle suite au vote intervenu en vertu de l’article 11 des Statuts.
L’Association a été particulièrement active en 2017, comme elle l’avait été les deux années précédentes.

Elle a poursuivi et amplifié les relations avec les Fondations et avec les Ecoles militaires dont les Cadets sont directement ou indirectement issus.
C’est dans ce cadre que l’ASCFL a rendu visite les 30 et 31 mars à Saint-Cyr Coëtquidan et le 17 novembre aux Ecoles militaires de Saumur. Elle en a profité pour visiter le Musée de la Résistance bretonne le 30 mars, le Musée de Coëtquidan le 31 mars et les Musées de la Cavalerie et des Blindés à Saumur le 17 novembre. Ces visites ont permis de rencontrer les Autorités militaires et de présenter notre association, de rappeler l’importance de l’Ecole des Cadets de la France Libre et le sacrifice de ceux d’entre eux nombreux morts pour la France.
Le Bureau a rencontré le Général GILLET, major de la Promotion de Saint-Cyr « Cadets de la France Libre », dont est issu Eric CARREY, qui la représente au sein de notre conseil d’administration. Nous avons décidé de développer des relations pérennes avec la Promotion au travers d’échanges réguliers. Parallèlement, nous avons rencontré le Général PARIS de la Saint-Cyrienne le 2 mai.

Relations avec les fondations

Quant aux Fondations, nous nous félicitons de l’excellente relation entretenue avec la Fondation Charles de Gaulle qui nous héberge, que ce soit avec son président, son directeur, son secrétaire général, et plus largement avec l’ensemble de ses personnels.  Nos relations avec la Fondation de la France Libre se sont approfondies avec le Général BRESSE et M. Christophe BAYARD, avec le projet de rapprochement en cours au travers de la création d’une délégation « Cadets de la France Libre » au sein de la Fondation. Grâce au Général CUCHE, membre de notre Conseil, des relations se sont établies et ne demandent qu’à être développées avec la Fondation LECLERC de HAUTECLOCQUE. Enfin, nous bénéficions de l’écoute attentive du Général BAPTISTE, délégué national de l’Ordre de la Libération. A l’initiative du Général CUCHE, les relations avec ces Fondations sont en voie de coordination sur des projets communs ou proches.
L’Association a publié quatre lettres éditoriales en 2017 ; en janvier sur le thème « Agir dans la durée » qui constitue notre ambition d’action ; en avril sur le sujet de notre visite à Coëtquidan : « A la rencontre des promotions de Saint-Cyr » ; en juillet sur « La participation des Cadets à la guerre de Corée » ; enfin en octobre sur « Les Cadets, compagnons de la Libération ». Ces lettres sont destinées aux membres de l’Association mais ont aussi vocation à une diffusion plus large afin de faire connaître la saga des Cadets.

Conférences et expositions
Mais l’ASCFL s’est aussi manifestée par des conférences qu’elle a organisées ou auxquelles elle a été associée. Notre Président René MARBOT s’est ainsi exprimé sur son parcours de Cadet à l’Ordre de la Libération le 28 juin et à la Fondation de la France Libre le 18 octobre. Il est intervenu le 1er décembre à Alençon à l’invitation de Christophe BAYARD devant un public scolaire.
Le 22 juin, à l’invitation de la Mairie de Saint Mandé et des Anciens de Corée, une exposition sur les Cadets et sur leur participation à la guerre de Corée a été organisée par Sébastien DELAYRE, petit-fils de René MARBOT. Cette manifestation à laquelle était présent Bernard PRIG d’ONDEL, ancien de Corée a bénéficié d’une excellente audience. (nb :notre ami PRIG d’ONDEL  a été décoré de la Médaille militaire le 18 novembre, ce qui honore la grande famille  des Cadets). Une exposition a également été organisée en septembre à Versailles dans le cadre de l’association « Cadet MARBOT » ; elle a réuni plus de 1800 visiteurs. Parallèlement le 16 septembre, une manifestation s’est tenue à Fort-Mahon dans le cadre du jumelage avec Eastbourne

Les lieux de mémoire
Dans le prolongement de notre visite à MALVERN et RIBBESFORD en 2016, nous étions convenus de recenser les lieux de mémoire des Cadets et de les entretenir. Dans ce cadre, nous avons décidé de prendre en charge la rénovation du « banc des Cadets » situé à côté du bâtiment 5 à MALVERN ainsi que la salle d’honneur de RIBBESFORD. Nous avons déjà obtenu une réponse pour MALVERN et nous nous proposons de lancer un appel à dons pour les deux opérations. Ceci devrait se réaliser en 2018.

La conservation des archives
Un important travail de fond a été poursuivi en 2017 par Hugues LAVOIX sur le traitement et la conservation des archives ainsi que sur l’enrichissement du site web. Aujourd’hui, plus de 2000 documents et films sont accessibles au public et aux internautes.
L’association a pu ainsi fournir des textes et photos à la demande de revues dont « Caravane », revue de l’association de la 2ème DB.
Des chercheurs en histoire de la deuxième guerre mondiale s’intéressent à l’épopée des Cadets, ce qui doit nous inciter à mettre en place le « Comité de l’histoire des cadets de la France libre » prévu par l’article 6 de nos Statuts.
Enfin, à titre amical et convivial, nous avons organisé des déjeuners et visites à l’attention des membres de l’association à l’issue de nos réunions statutaires à Paris, en regrettant qu’elles ne réunissent que peu de participants, au-delà des plus fidèles et des plus proches géographiquement.
En 2018, les actions engagées seront poursuivies et approfondies avec un travail spécifique sur les affectations et parcours militaires des Cadets y compris ceux qui n’ont pu, à l’issue de leur passage à MALVERN ou RIBBESFORD, terminer leur formation d’officier mais ont vaillamment combattu pour la libération de la France et sont restés fidèles à l’esprit des Cadets.

La participation des Cadets aux actions du BCRA

Le Bureau central de renseignements et d’action a été créé par le Général de GAULLE en juillet 1940. Héritier en partie du Deuxième Bureau, désignation générique depuis 1870 des services de renseignement s de l’Armée française, il ajoute une composante  « Action », qui deviendra rapidement essentielle, en lien avec les services britanniques (SOE et équipes Jedburghs). Il assigne très vite des objectifs militaires à détruire en France occupée, il organise les liaisons avec ses agents en mission, mais aussi des opérations de parachutage et d’atterrissage au profit des maquis.
A partir du débarquement en juin 1944, ses actions se multiplient pour stopper la remontée des troupes allemandes vers la Normandie, pour encadrer les maquis et les mener au combat, pour aider aussi à la mise en place, dès la libération, des nouvelles autorités civiles, afin d’éviter tout risque insurrectionnel.
Ces missions convenaient parfaitement aux jeunes officiers issus des Cadets de la France libre, récemment formés et disponibles. Rapidement initiés aux méthodes commando et au saut en parachute, nombreux furent ceux qui rejoignirent les rangs du BCRA à la sortie de Ribbesford, et furent parachutés dans les zones en cours de libération sur une grande partie du territoire national.
Ce fut naturellement la Promotion « 18 juin », la dernière et de loin la plus importante en nombre de Cadets, qui fut la plus sollicitée pour le BCRA. 40 de ses membres participèrent aux actions du BCRA alors que seulement 3 cadets des promotions antérieures (Jean-Claude CAMORS, Jean PELLE et Georges TORRES) rejoignirent le BCRA. Ce sont ainsi près de 20% des Cadets  qui agirent dans son cadre et ce sont 11 cadets du BCRA qui périrent pour l’honneur de la France.
L’Amicale des Cadets puis l’Association qui en prie le relais aura dans ses responsables de nombreux anciens du BCRA : on citera  Pierre LEFRANC, mais aussi René MARBOT  et Claude VOILLERY.
Peu de récits personnels sur cette expérience mais deux sont consultables sur le site des Cadets : celui d’Albert BLIN sur les actions sur la poche de Saint-Nazaire et celui de Claude VOILLERY  sur l’encadrement d’un maquis en Bourgogne. Dans le cycle de conférences réalisé par René MARBOT, celui-ci évoque son action au titre du BCRA dans le Limousin.
Dans l’ouvrage consacré au général Robert MOULIE, qui fut instructeur à l’Ecole des Cadets, puis membre du BCRA avant de rejoindre les SAS, est relatée son parachutage avec deux de ses  Cadets de la Promotion « 18 Juin », Raymond CASSEL et Marcel EDME, pour encadrer des maquis dans la région de PONTARLIER afin de désorganiser les troupes allemandes et de faciliter la remontée des troupes de de LATTRE après le débarquement de Provence.
La DGSE est aujourd’hui l’héritière du BCRA et la détentrice d’une partie de la mémoire des Cadets qui luttèrent dans ses rangs pour la liberté de la France. Souvenons-nous-en.

Pour télécharger la lettre : lien

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Il y a 77 ans, le 30 décembre 1940 Le Général De Gaulle…

Il y a 77 ans, le 30 décembre 1940 Le Général De Gaulle vient rendre visite aux futurs cadets installés de façon précaire à Rake-Manor.

André Casalis écrit :

Il inspecte notre cantonnement avec la même minutie qu’il avait montré à Brymbach dans l’examen de nos précaires abris de toile. Ce qu’il voit ne l’est guère moins mais l’impeccable défilé au pas de Chasseur auquel il assiste ensuite dans le soir qui tombe le rassure sans doute sur les progrès de notre instruction élémentaire. Le château dispose d’une vaste salle de billard ; nous y avons monté plusieurs sketches à son intention …

Le grand homme, à tout point de vue pour nous qui grandissons encore, parait satisfait de sa visite. il nous le dit de son inimitable manière, nous confie notre prochain départ et nous laisse un cadeau de 100 livres à nous partager. C’est la fortune, 2 £ par personnes au lieu de nos 2 shillings, 6 pences hebdomadaires. (ex Les cadets de la France Libre L’école militaire)

Etienne Laurent retient la phrase fondatrice de l’Ecole des Cadets

Il nous souhaite une Bonne Année 1941 et conclut en nous annonçant une grande nouvelle :
« Vous allez quitter Rake Manor dont les possibilités ne sont pas à la hauteur d’une Ecole Militaire. D’ici quelques semaines vous vous installerez dans la « Public School » de Malvern dans le Worcestershire. »

Son regard pèse un long moment sur nous et dans le formidable silence qui nous enveloppe, ce Chef que nous vénérons ajoute :

« Désormais vous constituez l’Ecole Militaire des Cadets de la France Libre.»

(ex En ces années là)

 

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7 cadets compagnons de la Libération

Une page d’histoire : les Cadets de la France Libre Compagnons de la Libération

Au moment où Fred MOORE, dernier Chancelier de l’Ordre de la Libération vient de nous quitter le 16 septembre 2017, il n’est pas inutile de revenir sur l’histoire de l’Ordre et sur les Cadets qui en ont été titulaires.

L’Ordre a été créé par le Général de GAULLE le 16 novembre 1940 à Brazzaville pour récompenser les personnes et collectivités civiles et militaires qui se distingueraient pour la libération de la France.
Seules 1038 personnes se sont vues attribuer cette décoration prestigieuse ente janvier 1941 et janvier 1946.

Sur les 211 aspirants issus de l’Ecole des Cadets, 7 ont été décorés de l’Ordre de la Libération

Sur les 211 aspirants issus de l’Ecole des Cadets, 7 ont été décorés de l’Ordre de la Libération, auxquels il faut ajouter l’aumonier François BIGO présent à Malvern.
2 Cadets appartenaient à la Promotion « Libération » (Jean FEVRE et François SEITE), 2 à la Promotion « Bir Hakeim » (Jean-Claude CAMORS et Georges TAYLOR), 2 à la Promotion « Fezzan-Tunisie » (Jacques LEMARINEL et Jean-Pierre NOUVEAU) et le dernier à « Corse et Savoie » (Léon BOUVIER).
Tous ont eu un parcours hors du commun, comme l’ensemble de leurs camarades, et à travers eux, ce sont donc tous les Cadets qui se trouvent reconnus et honorés par l’attribution à sept d’entre eux de la Croix de la Libération.

Georges TAYLOR

Le plus jeune d’entre eux, Georges TAYLOR, a moins de 16 ans lorsqu’il rejoint l’Angleterre. Aucun n’a plus de 20 ans ! Aussi, certains connaitront les « collèges » de Brymbach et Rake Manor, préalable nécessaire pour les plus jeunes à l’entrée à l’Ecole des Cadets !

Léon BOUVIER, Jean-Claude CAMORS

Léon BOUVIER rejoint l’Angleterre après un parcours qui le mènera en Egypte, en Syrie, en Libye et à Bir-Hakeim. Blessé à Beyrouth, il est amputé du bras droit et se présente à l’Ecole des Cadets avec la croix de la Libération ! Mais il n’est pas le seul à s’être battu avant d’intégrer l’Ecole ; c’est le cas aussi de Jean-Claude CAMORS qui s’est engagé dès 1939 puis s’est évadé et a rejoint la Résistance avant de profiter d’une occasion alors qu’il se trouve sur un bateau de pêche au large des côtes du Maroc pour rejoindre Gibraltar à la nage, et Londres, dans la foulée.

Jean FEVRE, François SEITE, Jacques LEMARINEL

D’autres, et c’est le cas de Jean FEVRE, de François SEITE, de Jacques LEMARINEL et de Georges TAYLOR, qui profitent de leur présence sur la côte Atlantique en Bretagne, en Gironde ou à Saint-Jean de Luz, pour s’embarquer sur un bateau à destination de l’Angleterre.

Jean-Pierre NOUVEAU

Jean-Pierre NOUVEAU pour sa part passera par l’Espagne, et après quelques péripéties (il est accusé -à tort- d’avoir tué un garde civil espagnol), il pourra en octobre 1941 rejoindre Ribbesford.

Formation à Malvern, puis Ribbesford

Malvern et Ribbesford seront les lieux de formation successifs des Cadets de la France Libre. Jean FEVRE présentera la particularité d’arriver à l’Ecole comme sous-officier instructeur puis d’être promu comme aspirant en juin 1942 au titre de la Promotion « Libération » !
Naturellement la sortie de l’Ecole s’effectuera, dès 1942 et jusqu’en 1945, vers les théâtres d’opération en reconquête, en France, en Italie, en Afrique du Nord, puis en Allemagne, et pour Georges TAYLOR en Hollande en avril 1945. Jean-Pierre NOUVEAU, après la Libération de la France, effectuera deux séjours en Indochine, l’un avec MASSU (dont il sera l’aide de camp), l’autre avec le 1er REC.

Cinq d’entre eux sont morts pour la France

Mais au Panthéon des Compagnons de la Libération, nombreux sont ceux qui sont morts pour la France, dès 1943 pour Jean-Claude CAMORS, agent du BCRA, reconnu, trahi et tué à Rennes par la Gestapo. En 1944 et 1945 en Italie dans les difficiles combats de la libération de ce pays, pour Jean FEVRE et Jacques LEMARINEL (dont la dépouille a été inhumée à Rome). François SEITE tombera dans les Vosges en novembre 1944. Enfin Georges TAYLOR sera tué dans les combats de la libération de la Hollande le 8 avril 1945 et son corps reposera à Vesterbork , à proximité des lieux où il perdit la vie, avant de rejoindre plus tard le caveau familial en Gironde.
Deux compagnons survécurent aux épreuves et aux combats auxquels tous furent confrontés.
Léon BOUVIER d’abord, qui après sa démobilisation en 1946, fit une brillante carrière diplomatique qu’il acheva comme Ambassadeur de France. Il décéda en 2005. Jean-Pierre NOUVEAU ensuite, qui, après ses deux séjours en Indochine, rejoignit l’entreprise familiale qu’il développa au niveau international. Il décéda en 1991 à Paris.

Blessé grièvement lors de l’évacuation de Dunkerque, le Père BIGO s’engage dans les FFL et rejoint l’Ecole des Cadets à Malvern comme capitaine aumônier. Il participe ensuite à la campagne d’Italie, puis au débarquement en Provence et à la remontée du Rhône et de la Saône jusqu’à Belfort. Il sera lâchement assassiné par les Allemands en Haute Saône le 2 octobre 1944 après avoir été fait prisonnier, alors qu’il se portait en première ligne pour assister les blessés. Il avait été fait Compagnon de la Libération et décoré par le Général de GAULLE le 30 juin 1944 en Italie.

Par leur parcours, leur détermination, leur courage, leur patriotisme et au-delà de leurs différences, chacun d’entre eux est un exemple pour les générations futures ; la mise en perspective de leur destinée montre comment des événements exceptionnels ont révélé leur caractère et mis en évidence les valeurs de liberté et d’honneur qu’ils ont portées.
Alors que le nombre des Compagnons survivants se réduit de plus en plus, leur souvenir n’en prend que plus d’importance.
Il était du devoir de l’Association du souvenir des Cadets de la France libre d’évoquer leur mémoire.
Pierre MOULIE, vice- président de l’ASCFL

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Conférence sur les Cadets de la France libre le 18 octobre

René Marbot, ancien cadet de la France Libre de la promotion 18 juin fera une conférence sur l’histoire des cadets de la France Libre le Mercredi 18 octobre à la Fondation de la France libre 16 cours des petites écuries Paris 10e

Pour s’inscrire, merci de téléphoner au  01 53 62 81 82 ou par courriel à contact@france-libre.net

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Un lien de 76 ans

Les villes de Fort-Mahon (Somme)et d’Eastbourne (UK) ont renouvelé vendredi 16 septembre 2017 le lien d’amitié qui les réunit depuis la traversée en canoë effectuée il y a 76 ans par cinq jeunes français partis à la barbe des Allemands pour rejoindre la France Libre.

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La  délégation anglaise comprenait douze personnes dont Mme Pat Hearn Mayor d’Eastbourne, Mr Mike Thompson, ancien Mayor et Mr Paul Metcalfe Borough Concillor

Ils étaient reçus par Alain Bayet, Maire de Fort-Mahon , les conseillers municipaux et en particulier Madame Racine responsable du comité de jumelage.

Les enfants de CM1 et leur institutrice ont lu un récit de la traversée, puis entonné un God Save the Queen suivi d’une Marseillaise qui ont ému tous les présents.

Parmi les cinq jeunes gens qui ont effectué cette traversée, l’un a rejoint les FNFL, les quatre autres ont rejoint l’école des Cadets à Malvern, puis plus tard à Ribbesford.

L’un d’eux, Reynold Lefebvre est mort pour la France en Alsace en 1945. Il avait 20 ans.

 

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