Anniversaire de la remise du fanion de l’Ecole par le général de Gaulle le 13 septembre à la première promotion « Libération »
Déplacement à Malvern en novembre 2025
Cadets de la promotion Libération « morts pour la France »
Echos du conseil d’administration
Le conseil d’administration s’est réuni le 15 juin essentiellement pour arrêter les dispositions concernant les deux manifestations organisées par l’association au deuxième semestre, le 13 septembre aux Invalides, les 8 et 9 novembre en Grande-Bretagne. Le conseil a également évoqué la situation financière de l’association et l’état des cotisations. La situation est stable et de nouvelles adhésions ont été enregistrées.
Anniversaire le 13 septembre 2025
C’est le 13 septembre 1941 que le général de Gaulle est venu au Collège de Malvern pour remettre aux élèves de la première Promotion le tout nouveau fanion de l’Ecole des Cadets.
L’histoire du fanion est rapportée par André Casalis, qui a rejoint l’Ecole aux premiers jours et qui sera promu avec la première promotion « Libération » :
Le général de Gaulle, après son retour du Levant, vient rendre visite à Malvern le 13 septembre 1941 à l’occasion du baptême de la première promotion « Libération », afin d’apprécier en personne la bonne mise en place de son projet d’Ecole militaire, « le Saint-Cyr de la France libre ». Il trouve en face de lui des cadets à la présentation impeccable : tenue bleue des Chasseurs, gants blancs, mousquetons. Le général prend lui-même le commandement pour la cérémonie de remise du fanion. Ce fanion a été brodé par Mme Mitchell, mère d’un futur Cadet. Il est remis par le général de Gaulle à sa garde en la personne du cadet Jacques Duchesne. Puis les Cadets défilent devant le général et l’encadrement de l’Ecole. Un film et de nombreuses photos rendent compte de l’événement.
Le 13 septembre 1941 le général de Gaulle, à MALVERN accompagné du Commandant Beaudoin
Après la cérémonie, le général passe la journée à Malvern et reçoit tour à tour les cadets dans le bureau du directeur, afin d’échanger avec chacun d’entre eux, sur leur lieu d’origine, sur les circonstances de leur arrivée en Grande-Bretagne, sur leur engagement dans les Forces Françaises Libres, et aussi sur leurs motivations et leurs attentes. Les paroles du général, son écoute bienveillante sont un puissant stimulant avant leur affectation comme officiers dans les unités combattantes
La date du 13 septembre s’imposera comme une date repère essentielle dans la vie de l’Ecole et le parcours et l’histoire des Cadets.
L’ASCFL a décidé d’honorer chaque année cette date anniversaire et a célébré solennellement le 13 septembre 2021 le 80ème anniversaire de la remise du fanion par le général de Gaulle tant aux Invalides, sous la présidence du Général Thierry Burkhard, chef d’Etat-major des Armées, qu’à Malvern où nous étions représentés par Michel Marbot, administrateur et fils de notre président fondateur, René Marbot.
Nous avons déjà obtenu l’accord du général Loïc Mizon[1], gouverneur militaire de Paris (GMP) pour renouveler le 13 septembre prochain aux Invalides la cérémonie d’hommage au fanion à laquelle nous invitons les familles et amis des Cadets à nous rejoindre ainsi que les membres de la promotion de l’ESM « Cadets de la France libre », et tous nos partenaires, Fondations et associations mémorielles.
Le déplacement à Malvern College les 8 et 9 novembre 2025
On notera tout d’abord que les autorités du Collège De Malvern célèbreront ce week-end proche du 11 novembre la cérémonie annuelle du Souvenir qui fait mémoire de tous les anciens élèves de l’école tombés pour leur patrie d’abord durant la guerre de 1914 et durant tous les conflits ultérieurs. C’est à ce titre que les représentants des anciens Cadets de 1941 sont invités à participer à cette grande cérémonie.
Les Cadets à Malvern 1941-1942
Les développements ci-après s’appuient sur l’ouvrage d’André Casalis (« Cadets de la France libre : l’Ecole militaire, éditions Lavauzelle, avril 1994). André Casalis, historiographe des Cadets de la France libre étant lui-même issu de la 1ère promotion « Libération » seule promotion formée à Malvern.
« Après la période spartiate de Rake-Manor, la nouvelle Ecole des cadets de la France libre s’installe à Malvern en février 1941 au sein du site magnifique de Malvern College, plus précisément dans le bâtiment n° 5.
Il s’agit d’un ensemble de constructions assez majestueux, disposé en fer à cheval autour de vastes pelouses et d’installations sportives. Le tout est adossé aux collines de Malvern, cirque naturel où se niche la ville éponyme ». Les locaux sont spacieux et bien ordonnés, tant au niveau des chambres qu’au niveau des salles d’instruction et du réfectoire, comme le sont les collèges de la bonne société britannique. Les collégiens britanniques occupent le reste de l’établissement. Piscine couverte, gymnase et autres installations sportives du collège sont disponibles et accessibles aux Cadets.
Eu égard au faible effectif des Cadets, l’encadrement est bien étoffé (26 militaires et civils) sous l’autorité d’André Beaudouin, nommé directeur de l’Ecole par le général de Gaulle.
L’enseignement se militarise progressivement laissant toutefois une place importante aux matières d’enseignement général (cours de français, d’anglais et d’allemand, mathématiques, physique et mécanique…), les élèves étant répartis en trois sections en fonction de leur niveau d’études (titulaires du baccalauréat, élèves du niveau secondaire).
Malvern Mai 1941
Une attention particulière est apportée à la tenue (tenues de sortie et de travail) afin que les Cadets puissent avoir fière allure, notamment lors de leurs sorties « en ville ». Des examens se mettent en place rapidement pour vérifier la bonne progression des élèves dans les différentes matières d’enseignement militaire et d’enseignement général. L’appellation de « Cadet » s’apparente à celle de leurs homologues britanniques de Sandhurst, ce qui est apprécié dans l’Ecole. Quatre mois après l’ouverture, Beaudouin note que la discipline militaire est désormais acquise et que d’importants progrès sont déjà réalisés dans l’instruction des Cadets de la France libre.
Quarante-trois « volontaires » ont rejoint l’Ecole après le départ de Rake-Manor. La promotion « Libération », issue de ces arrivées comprendra, au 1er juin 1942, 13 aspirants (auxquels il faut ajouter 2 instructeurs nommés au grade d’aspirant, Taravel et Fèvre). Douze cadets étant autorisés à redoubler, sont nommés sergents ou caporaux. Enfin quatre sont autorisés à rejoindre sans attendre des unités combattantes.
13 septembre 1941 – remise du Fanion
Le général de Gaulle qui vient inspecter l’Ecole militaire des Cadets de la France libre le 13 septembre 1941 remet son fanion à l’Ecole.
Le 28 mai 1942, a lieu le baptême de la promotion Libération par le général Le Gentilhomme, les nominations prenant effet au 1er juin 1942.
Liste du classement de sortie de la promotion « Libération »:13+2 : Mulsant, Casalis, La Ménardière, Carville, Briand, Lespagnol, Le Roux, Pellé, Duchène, Méchin, Duluat, Laurent, Sèité. Taravel et Fèvre (instructeurs, hors classement)
12 Cadets de la 1ère section non promus aspirants, sont nommés sous-officiers : Allain, Alliot, Blanchard, Bouguen, Jeanne, Lancien, Ligavant, Lemarinel, Quentel, Richard C., Taburet, Vourc’h.
Cadets de la 2ème section (section préparatoire) : 19 Cachera, Billard, Boulanger, Cambacérès, Chevrier, Chuquet, Desmaisons, Hainaut, Henry, Herbout, Herlaut, Lavoix, Lefebvre, Lefevre, Pierrepont, Richard G., Taylor, Vaschalde, Wrenacre
Cadets ayant exprimé au général de Gaulle le 13 septembre 1941 le désir de rejoindre immédiatement une unité combattante : 4 Caron, Darchen, Joint et Prigent
Jacques Duchène (1923-1945)
Fils d’un officier tué pendant la campagne de 1940, Jacques, accompagné de sa mère puis de son frère, se replie sur Saint-Jean-de-Luz, où il embarque le 23 juin 1940 sur un bateau qui les conduit en Angleterre.
Trop jeune pour s’engager directement comme son frère ainé, il rejoint les Jeunes Volontaires Français et l’Ecole militaire des Cadets et promu aspirant dans la première promotion « Libération ». Il rejoint la Nouvelle-Calédonie et le bataillon d’infanterie de marine du Pacifique.
Duchêne Jacques 1942
promo Libération
Le bataillon est engagé dans la campagne d’Italie où il se distingue au feu et est promu sous-lieutenant le 25 juin 1944. Avec la 1ère DFL, il est en Provence, dans les Vosges et en Alsace. Son bataillon est dirigé sur les Alpes-Maritimes pour ouvrir un nouveau front sur les arrières allemands encore accrochés en Italie.
Le 10 avril 1945, à la tête de sa section et au cours d’un furieux corps à corps, il est grièvement blessé et expire sur le champ de bataille. La croix de chevalier de la Légion d’honneur lui est décernée à titre posthume, avec une deuxième citation à l’ordre de l’Armée.
Jean Fèvre (1920-1945)
Lui aussi est fils d’officier. Il est appelé sous les drapeaux le 9 juin 1940 à l’heure même où son frère ainé, lieutenant, est tué devant Rethel. Replié sur Bayonne, il s’embarque à Saint-Jean-de-Luz pour l’Angleterre le 21 juin 1940 et s’engage dans les Forces Françaises Libres et encadre les Jeunes Volontaires Français à Rake Manor puis est nommé professeur à l’Ecole Militaire des Cadets où il achève sa formation d’élève-officier et est promu avec la première promotion « Libération » en juin 1942.
Jean Fèvre (1920-1945)
En mars 1943, il rejoint la 1ère DFL en Afrique du Nord puis participe aux batailles d’Italie, de Provence et d’Alsace où il est blessé devant Belfort. Sur le front en hiver 1944-1945, sa brillante conduite au feu est reconnue par sa promotion au grade de sous-lieutenant puis de lieutenant, et par sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’Honneur. En mars 1945, son unité est transférée dans les Alpes où elle a mené une rude guerre de montagne. Le 21 avril, visitant ses avant-postes à Piena (qui commande la vallée de la Roya) il est atteint en plein cœur par une balle tirée par l’ennemi. Ce sera le dernier officier de la 1ère DFL qui tombera au cours de ces combats.
Il est nommé à titre posthume Compagnon de la Libération. Fait unique dans les annales militaires, il a été fait deux fois Chevalier de la Légion d’Honneur par décrets des 12 avril et 28 juin 1945.
6 autres cadets de la promotion Libération sont « morts pour la France » :
Gérard Gaultier de Carville (4 août 1944 à Rosporden), François Seïté (17 novembre 1944 à Belfort), Gustave Lespagnol (23 novembre 1944 en Alsace), Marius Taravel (le 12 février 1949 en Annam), Louis Le Roux (5 mars 1951 en Corée), Jean Briand (6 décembre 1951 au Tonkin) 8 cadets de la promotion sur 15 sont ainsi « morts pour la France », soit plus de la moitié de la promotion.
Les derniers Cadets tombés pour la France en 1945
Après ceux qui sont tombés en 1943, 1944 et au premier trimestre 1945, la liste s’allonge encore avec 3 cadets tombés avant la fin de la guerre et deux autres tombés plus tard, l’un en Syrie et l’autre au Tonkin.
Outre Jacques DUCHÊNE et Jean FÈVRE, Le troisième cadet tombé avant la capitulation allemande est Georges TAYLOR
Georges TAYLOR
Né en 1924 à Salles, de mère française et de père anglais, Georges a vécu son enfance en France. Il fait ses études secondaires au collège de Sarlat puis passe son baccalauréat à l’âge de 15 ans. Le 16 juin 1 940, avec le plein accord de sa mère, alors qu’il n’a pas 16 ans il s’embarque avec ses deux sœurs et son jeune frère à la Pointe de Grave sur un bateau rapatriant des Britanniques. Il ne parvient pas alors à s’engager dans les FORCES FRANCAISES LIBRES en raison de son âge, car il n’avait pas encore seize ans ; dirigé sur L’ÉCOLE MILITAIRE DES CADETS DE LA FRANCE LIBRE en 1942, il sortit Major de la Promotion « BIR-HAKEIM »
Un an après, il obtint d’être affecté comme aspirant au 2ème REGIMENT DE CHASSEURS PARACHUTISTES. C’est dans les rangs de cette unité prestigieuse qu’il participa aux combats de la LIBERATION.
Parachuté en BRETAGNE le 9 Juin 1944, il participa, aux côtés des « maquisards » aux sabotages, aux embuscades et au COMBAT de SAINT-MARCEL, le 18 Juin 1944. Il poursuivit l’ennemi en fuite jusqu’en BOURGOGNE, fut cité à l’Ordre de l’Armée et reçut la LEGION D’HONNEUR en octobre 1944. En décembre, il combattit audacieusement autour de BASTOGNE encerclée et reçut, à cette occasion, sa troisième palme accompagnée de Distinctions Britanniques et Américaines.
Georges TAYLOR (1924-1945) Promo « BIR-HAKEIM »
Le 8 avril 1945, il fut parachuté en HOLLANDE pour ouvrir la voie à l’offensive qui visait L’ALLEMAGNE du Nord. Séparé de son unité, il se heurta, avec douze hommes, à sept cents S.S. et succomba sous le nombre.
Cet Officier de vingt ans « D’UNE ARDEUR FOUDROYANTE, AUX INNOMBRABLES COUPS D’ECLAT », tombé les armes à la main, fut fait COMPAGNON DE LA LIBERATION à titre posthume en Septembre 1945. Ce jeune homme, jeté dans la guerre en pleine adolescence et qui ne cessera de revendiquer les postes de responsabilité et les missions les plus dangereuses est bien le symbole de cette jeunesse ardente qui « AUX PIRES HEURES DE L’HISTOIRE DE NOTRE PAYS A CONSOLE LA FRANCE ».
Jean BUISSIÈRE
Il est né le 1er juin 1923 à Diégo-Suarez (Madagascar) et a fait ses études secondaires au lycée de Tananarive jusqu’à sa première inclusivement. Dès que Madagascar fut ralliée au général de Gaulle, le jeune collégien s’engagea dans les Forces Françaises Libres et fut embarqué à Tamatave par les soins de l’armée, le 16 avril 1943, à destination de la Grande-Bretagne.
Incorporé à l’École Militaire des Cadets, il en sortit avec le grade d’aspirant le 1er juin 1944 (promotion « 18-juin »)
Jean BUISSIERE (1923-1945)
Promo « 18 Juin »
Il fut alors affecté aux Forces Françaises de l’Intérieur et parachuté dans la Creuse en septembre 1944, comme officier d’encadrement des maquis de la région. Remis à la disposition de l’armée régulière le 20 novembre 1944, il fut dirigé sur Alger et affecté au Corps Léger d’Intervention de Djidjelli, qui devait opérer ultérieurement en Extrême-Orient.
Débarqué le 6 octobre 1945 à Saïgon et nommé chef de section au. 5e Régiment d’Infanterie Coloniale, il devait trouver la mort une semaine plus tard. Le 12 octobre en effet, lors de la première opération de dégagement de Saïgon, il tombait mortellement atteint, au cours d’une opération de ratissage à travers le Jardin Botanique de cette ville, cinquième victime d’un tireur d’élite japonais armé d’un fusil à lunette.
Le 28 décembre 1945, il fut cité à l’ordre de l’Armée en ces termes : « Jeune aspirant admiré de tous pour ses qualités physiques et morales. Pendant toute la matinée du 12 octobre a remarquablement dirigé son groupe dans les combats au nord de Saïgon. Malgré un tir ajusté de tireurs isolés, a rempli parfaitement sa mission. Tombé fra frappé mortellement, au moment où, une fois de plis, il se dressait face aux rebelles pour commander son groupe. »
Le 10 mai 1951, la Médaille Militaire lui était, en outre, décernée, à titre posthume.
GUY-ROBERT PIERREPONT
Guy Pierrepont est né le 16 juillet 1925 à Lille (Nord). Évadé de France sur un bateau de pêche, débarque en Angleterre le 19 juin 1940. Il n’a pas quinze ans. Il revêt toutefois le battle-dress et fait partie de la première Légion des Jeunes Volontaires Français, stationnée d’abord au camp de Brymbach en Pays de Galles, Puis à Rake Manor dans le Surrey.
Quand l’École Militaire des Cadets est fondée, en février 1941, il en devient naturellement un des élèves et la suit dans ses deux résidences, d’abord à Malvern, puis à Ribbesford. Grâce à une dispense spéciale du général de Gaulle, il peut contracter un engagement officiel dans l’armée le 1er novembre 1942 et est nommé aspirant le même jour à la sortie de la promotion Bir-Hakeim. Il vient d’avoir dix-sept ans.
Désigné pour le Levant, il embarque à Liverpool, en août 1943, avec le détachement du général Monclar. Après un bref séjour à Durban, puis en Égypte, il débarque à Beyrouth le 1er novembre 1943, au terme d’un voyage de trois mois. L’aspirant Pierrepont reçoit successivement plusieurs affectations, d’abord au Groupe de Reconnaissance de la 5e Brigade de Montagne ; puis, en juillet 1944, à la 3e Compagnie Légère du Désert (Deir es-Zor); enfin, après sa nomination au grade de sous-lieutenant d’active (Cavalerie) le 1er octobre 1944, à la 2e Compagnie du Désert (Dmeir).
C’est là qu’il devait trouver la mort dans des circonstances particulièrement tragiques. Le général Hulot, commandant supérieur des Troupes du Levant, relate sa fin dans une lettre adressée à son père : J’ai le pénible devoir de vous informer que votre jeune fils, le sous-lieutenant Pierrepont Guy, a été assassiné à Dmeir (Syrie) le 8 juin 1945, par ses propres méharistes, avec d’autres officiers et sous-officiers français de son unité. Après un essai de résistance héroïque, où il réussit à blesser son soldat-ordonnance, il est tombé mortellementblessé face aux rebelles, dans l’accomplissement de son devoir. »
Le sous-lieutenant Pierrepont, après avoir été cité à fondre de l’Armée le 26 novembre 1945, a été nommé, à titre posthume, Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 29 mai 1947, avec le motif suivant: « Jeune officiel, brave et plein d’allant. Au cours des évènements de mai-juin 1945, â Damas, étant chef de peloton du D. C. L. et chargé d’accompagner son commandant de Groupement pour le règlement d’un conflit avec de nombreux Bédouins armés, a été blessé mortellement le 8 juin 1945 à Dmeir. A été cité. »
Ainsi mourut un des tout premiers jeunes compagnons du général de Gaulle. Il n’avait pas vingt ans.
Evocation de l’aspirant Antoine Mayer, cadet de la France libre, disparu le 16 septembre 1944
Déplacement du conseil d’administration et des Fondations au Musée « Charles de Gaulle » à Scorbé-Clairvaux (Vienne) le 4 mars 2025
Echos du conseil d’administration du 7 mars 2025
La famille de Gaulle et l’Ecole militaire des Cadets
Souvenir des cadets tombés au premier trimestre 1945
1 – Evocation de l’Aspirant Antoine MAYER
C’est dans les archives du Service Historique de la Défense que l’on trouve cette évocation de la disparition de l’aspirant Antoine MAYER, Cadet de la France libre le 16 septembre 1944 dans les Grand Bois (Vermondans dans le Doubs).
Il s’agit d’un document écrit par le capitaine Robert Moulié, document dans lequel le capitaine rend compte au général de corps d’armée commandant les Forces françaises de l’intérieur des conditions dans lesquelles Antoine Mayer a perdu la vie au cours d’une mission du BCRA dans le Doubs en septembre 1944 :
« L’aspirant Mayer a été blessé au cours d’une patrouille lors d’un violent accrochage avec l’ennemi. Toutes les recherches entreprises pour le retrouver se sont avérées vaines : un autre aspirant et un soldat du 2ème bataillon de Franche-Comté qui sont immédiatement partis à sa recherche, ne sont pas revenus et sont considérés, depuis, comme disparus. Deux prisonniers Allemands, interrogés en ma présence, n’ont pu fournir de renseignements à son sujet. »
« D’autre part, un soldat allemand, tué par l’un de nos postes, a été trouvé porteur d’un paquet de cigarettes « Camel » et d’une grenade anglaise Mle 36 (emportés par l’aspirant Mayer lors de sa patrouille).
Robert Moulié poursuit : « Je me fais un devoir de signaler la magnifique conduite au feu de l’aspirant Mayer, qui avait été, à l’Ecole militaire des cadets de la France combattante, l’un des meilleurs éléments de la 1ère compagnie d’élèves-aspirants, que je commandais. Son activité inlassable au contact de l’ennemi, lui avait déjà valu, avant sa disparition, une citation à l’ordre de l’I.D./3 (Général Duval) ».
Antoine Mayer était le fils de René Mayer (1895-1972), homme politique, membre du comité français de la Libération nationale à Alger, puis nommé ministre du général de Gaulle quelques jours avant la disparition de son fils. Il n’apprendra son décès que le 10 novembre. Il poursuit une brillante carrière ministérielle sous la IVème République étant notamment Président du Conseil des Ministres de janvier à juin 1953. Il succéda en 1955 à Jean Monnet comme président de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA).
Antoine Mayer avait rejoint le général de Gaulle en passant par l’Espagne en novembre 1942. Libéré des geôles franquistes en février 1943, il est dirigé sur Londres et incorporé à l’Ecole militaire des Cadets en mai 1943 dont il sort aspirant en juin 1944 (Promotion « 18 juin »). Volontaire pour être parachuté en France dans le cadre du BCRA, il rejoint son ancien instructeur de l’Ecole des Cadets avec lequel il est parachuté à proximité de Pont-de-Roide (Doubs).
« Mort pour la France », il reçut à titre posthume la Médaille Militaire et la Croix de guerre 1939-1945. Il repose auprès de ses parents au cimetière de Montparnasse à Paris. Une plaque commémorative apposée sur la commune de Vermondans rappelle son fait d’armes et son héroïsme
2 – Déplacement de l’ASCFL au musée de Gaulle à Scorbé-Clairvaux (Vienne) le 4 mars 2025
Lucien Jugé, maire de la commune poitevine de Scorbé- Clairvaux, s’est rapproché de notre association il y a quelques années, intéressé par l’histoire des Cadets. Il nous a informé à l’époque de ses actions sur l’histoire du gaullisme et nous a convié à venir lui rendre visite dans sa commune pour mesurer l’ampleur de son action historique.
Depuis cette première rencontre, les liens se sont développés avec Lucien à telle enseigne qu’il a rejoint à notre demande notre conseil d’administration où il est très présent et actif. Il a fait avec nous le déplacement à Bewdley en 2023 et nous a reçus ici pour honorer la mémoire des Cadets, notamment à l’occasion du centenaire de sa naissance de Yvon CHOPIN qui repose dans le cimetière de la commune, mais aussi pour inaugurer un espace municipal portant le nom de « Cadets de la France libre ». Il nous a permis de participer le 17 juin 2023 à l’assemblée générale de son association (De Gaulle, mémoire pour l’avenir) pour une conférence sur l’histoire des Cadets.
Mais d’où vient cet engouement pour la geste gaulliste. Lucien rappelle qu’en 1963, le général de Gaulle, dans le cadre de ses déplacements dans les Départements, est dans la Vienne, à Poitiers et Châtellerault. Il note l’enthousiasme des populations locales, l’aspect bon enfant de ce déplacement et l’accès facile des participants au général. Cela marque fortement Lucien. Il participe, sur le parvis de Notre Dame le 12 novembre 1970 alors qu’il est étudiant, à l’office religieux organisé à la mémoire du Général de Gaulle. Il décide alors de consacrer une heure par jour de sa vie au général. Et tient parole !
Il commence, parallèlement à une vie professionnelle intense, à constituer une collection, qui devenue significative, mérite d’être ouverte au public. Peut-être insuffisamment connue des élites parisiennes, il se résout à léguer son fonds patrimonial à sa commune. Hors des Fondations, c’est peut-être aujourd’hui le plus grand fonds documentaire sur de Gaulle en France. Ce fonds contient plus de 7000 pièces issues pour l’essentiel de la collection privée de Lucien Jugé : livres, journaux cartes postales, timbres, lettres, affiches… On y trouve par exemple, l’un des micros de la BBC des années 40, identique à celui utilisé à Londres par général de Gaulle lors ses interventions, une machine à écrire utilisée par le secrétariat du quartier général de la France libre à Londres…
Il conviendrait naturellement de mieux valoriser et pérenniser ce fonds en organisant des archives numériques et en s’appuyant sur un site internet dédié. 500 à 700 personnes visitent ce musée chaque année
L’association a plus de trois cents adhérents et organise trois conférences par an ; elle s’appuie sur une douzaine de bénévoles de l’association
3 – Echos du conseil d’administration du 7 mars 2025
Point sur les finances de l’association.
Au cours de la réunion du 5 mars, le conseil d’administration a fait le point général des finances de l’association. Le Crédit Mutuel, banque des associations, a été retenu pour remplacer la Banque Postale dont l’inaction et l’absence de contacts étaient devenues inacceptables pour la bonne gestion de notre association. Un grand merci à notre trésorier Patrick Lemoine qui a conduit avec ténacité ce transfert.
La campagne de cotisations
La campagne de cotisations 2025 est lancée à l’occasion de l’envoi de la présente lettre éditoriale, sans changement du montant de la cotisation (30 euros). Le conseil invite naturellement les membres adhérents qui le peuvent à faire un don complémentaire pour nous aider financièrement dans nos nombreux travaux et éditions d’ouvrages. Le conseil se félicite de l’arrivée de nouveaux adhérents, descendants de Cadets.
4 – Evènements et cérémonies 2025 évoqués au cours du conseil :
Cérémonies de la Libération : l’ASCFL n’a pas l’envergure suffisante pour organiser des événements propres à son niveau pour le 80ème anniversaire de l’Armistice du 8 mai 1945 et de la libération définitive du territoire national. L’association s’associera aux manifestations auxquelles elle sera conviée par les Fondations et ses autres partenaires
Manifestation du samedi 13 septembre 2025 ; le 13 septembre est la date anniversaire annuelle retenue par notre association pour célébrer l’école des Cadets (c’est le 13 septembre 1941 le général de Gaulle est venu à Malvern remettre le fanion de l’école à la première promotion – Libération-). Il est prévu un dépôt de gerbe dans la galerie du 1er étage de la cour d’honneur des Invalides comme nous l’avions fait en 2021.
Déplacement au collège de Malvern le 9 novembre 2025 : Nous sommes conviés à Malvern le 9 novembre prochain pour célébrer la mémoire des Cadets. L’organisation et la préparation de ce déplacement sont confiés à Michel Marbot, qui rendra compte au CA de juin des conditions proposées pour ce déplacement.
5 – La famille de Gaulle et l’Ecole des Cadets : Roger et Philippe de Gaulle (1943-1944)
Dans l’ouvrage de François MALYE « De Gaulle vu par les Anglais (collection Taillandier TEXTO, page 75), l’auteur cite un courrier de Xavier de Gaulle au Général, transmis par le Foreing Office, qui donne la liste des membres de la famille de Gaulle, leur situation et localisation début 1943.
Pour Roger de Gaulle, fils de Xavier, frère du Général, il est indiqué : « Roger, Ecole des Cadets, Ribbesford Hall, Bewdley (Worcs) ».
Or, Roger de Gaulle n’est mentionné dans aucune des promotions de l’Ecole militaire des Cadets et n’est pas cité non plus dans les ouvrages d’André Casalis. On le trouve toutefois dans l’annuaire de l’Amicale des Cadets (année 1952) comme stagiaire, confondu avec son père Xavier dont il porte également le prénom ; enfin, il faut consulter le site des Français libres pour trouver la biographie du neveu du Général de Gaulle, « Roger, Xavier, Jacques Marie, Joseph de Gaulle ».
Roger de Gaulle est né le 10 février 1923 à Landsweiler en Sarre, où son père Xavier, frère du Général, est ingénieur des Mines. Il est le frère de Geneviève Anthonioz de Gaulle.
Etudiant à Toulouse, il s’évade de France sous un nom d’emprunt, grâce à une filière de passeurs, par Perpignan puis l’Espagne en novembre 1942. Il est arrêté et incarcéré dans les geôles franquistes à Gérone. Libéré sous la pression du consul britannique local, il réussit à gagner Londres en mars 1943 « après un long périple sur lequel nous manquons d’informations.
A son arrivée en Grande Bretagne, son oncle Charles l’envoie suivre les cours à l’Ecole des Cadets de la France Libre à Ribbesford . Il quitte rapidement l’Ecole dans des conditions que nous ne connaissons pas et on le retrouve sous-officier à Meknès au Maroc.
Il fait la campagne d’Italie avec la 2ème Division d’infanterie marocaine, puis le débarquement en Provence puis les opérations en France avec la 1ère D.F.L. Il est enfin affecté à la mission militaire pour les affaires allemandes où il est démobilisé à la fin 1945.
Il retourne alors à la vie civile et se marie en mars 1946. Il n’aura pas de descendance.
Il travaille dans le groupe Unilever de janvier 1949 à juillet 1985 dont huit années passées au Zaïre et deux ans au Gabon.
Il décède le 29 juillet 2007 à Pornichet à l’âge de 84 ans.
Avec son cousin germain Philippe de Gaulle, il représente ainsi la famille de Gaulle au sein de l’Ecole des Cadets.
6 – Les Cadets tombés au 1er trimestre 1945
Reynold Lefebvre
Né le 5 avril 1925 à Sarcelles, il est l’un des 5 jeunes qui ont traversé la Manche en septembre 1941 en canoë pour rejoindre l’Angleterre. Il est promu aspirant dans la promotion Fezzan-Tunisie. Affecté d’abord à l’armée d’Italie, il combat ensuite avec la première armée au sein du 11èmeBataillon de marche. Il tombe le 26 janvier 1945, le jour de son anniversaire dans le bois d’Elsenheim aux abords de Colmar.
Marcel Henry Fafa dit Bussy.
Il est né le 18 avril 1924 à Paris et passe en Espagne en juin 1941. Promu aspirant dans la promotion Corse et Savoie en décembre 1943, il est affecté au BM5 de la 1ère DFL le 16 mars 1944 au sein de laquelle il combat en Italie puis durant la campagne de France. Il tombe le 25 janvier 1945, lui aussi durant les combats pour la libération de Colmar.
Jérôme Saint-Denis dit Duchesne
Il est né le 21 septembre 1924 à Paris. Il est le fils de Michel Saint-Denis, alias jacques Duchesne, d’un des animateurs de l’émission de Radio Londres. Il quitte la France en mars 1943, passe en Espagne, est interné à Miranda et arrive en Angleterre le 11 août 1943. Il est promu Aspirant dans la promotion 18 juin en juin 1944. Il tombe le 27 janvier au cours de l’attaque du village de Wittenheim.
Alain Taburet
Né le 17 mars 1923 à Saint-Renan dans le Finistère, il arrive en Angleterre le 20 juin 1940. Il fera partie de la légion des jeunes volontaires stationnée d’abord à Brynbach puis à Rake-Manor. Il fait partir des premiers cadets à Malvern. Il est promu aspirant en décembre 1943. Il est affecté au 22ème BMNA et combat en Italie où il sera blessé. Le 29 janvier 1945, il tombe lors d’un combat proche de Sélestat.
Marcel Ligavant
Né le 8 avril 1923 à Confors dans le Finistère, il arrive en Angleterre le 20 juin 1940.Il est promu aspirant en décembre 1942 dans la promotion « BIR-Hakeim ». D’abord envoyé à Madagascar, il revient à Alger en septembre 1943 à la tête d’une section du 3ème bataillon malgache. Il tombe en Alsace devant Jebsheim près de Colmar
André Burguière
Né à Paris le 25 mars 1924, André Burguière rejoint l’Angleterre en juin 1940 en passant par Jersey. Il est promu aspirant en juin 1944 dans la promotion « 18 Juin ». D’abord affecté à une mission en Haute Marne en juillet 1943, il effectue ensuite une mission de sabotage en Allemagne. Il meurt noyé en traversant la Mass à la nage pour rejoindre les forces Alliées.
Le 21 novembre 2014, notre première assemblée générale créait l’Association du souvenir des Cadets de la France Libre. C’est à l’initiative des Cadets eux-mêmes, sous l’impulsion de Pierre LEFRANC, qui avaient décidé en 2010 de mettre fin à l’Amicale des Cadets, que Hugues LAVOIX et Patrick LEMOINE, fils de cadets et Pierre MOULIE, fils d’instructeur des Cadets proposèrent la création de l’Association dont les statuts « loi de 1901 » furent rédigés par Pierre MOULIE. Lors de la création, Etienne LAURENT, René MARBOT, Claude VOILLERY rejoignirent le conseil d’administration et René MARBOT en fut le Président-fondateur.
Dix ans après, si nos amis cadets nous ont quitté, l’association affiche toujours un bilan positif : l’association est reconnue dans le monde militaire et mémoriel ; ses productions sont nombreuses : lettres éditoriales trimestrielles rendant compte de l’activité de l’association, production d’ouvrages concernant les Cadets et l’Ecole ( les livres bleus), le site internet « cadetfrancelibre.fr » en perpétuel enrichissement, événements mémoriels dont le dernier s’est tenu le 15 juin à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan pour honorer les cinq promotions de Cadets à l’occasion du 80ème anniversaire de la fermeture définitive de l’Ecole en juin 1944.
La présence à nos côtés des Fondations de la France libre et Charles de GAULLE, l’appui des représentants de la Promotion de l’ESM « Cadets de la France Libre » et de l’association « La Saint-Cyrienne », l’intérêt porté à nos travaux par des adhérents non issus de familles de Cadets, traduisent à l’évidence la solidité de notre association.
2025 sera une année charnière car, au-delà de la célébration de l’Armistice du 8 mai 1945, notre association aura à s’interroger sur son avenir alors que le monde mémoriel est traversé par de nombreux regroupements, fusions et que les témoins directs des événements de la deuxième guerre mondiale ont quasiment tous disparu.
Echos de l’assemblée générale du 6 décembre 2024 et perspectives 202
Nous étions 35 présents ou représentés lors de cette assemblée générale qui s’est tenue 5, rue de Solférino à Paris. De nombreux membres avaient fait le déplacement en provenance de toute la France, au-delà de la seule région parisienne. Qu’ils en soient vivement remerciés.
Conformément aux usages une minute de silence a été observée pour les Cadets, stagiaires de l’Ecole, adhérents de l’association décédés dans l’année, avec notamment le départ dans les jours précédant l’AG de Bernard PRIGL d’ONDEL (voir le communiqué de l’association). Le conseil d’administration du 11 octobre ayant déjà évoqué les autres décès intervenus dans l’année avant cette date.
Les rapports moral et financier ont été approuvés à l’unanimité de l’assemblée.
Les projets pour 2025 évoqués en Assemblée générale.
D’abord un déplacement organisé à Scorbé-Clairvaux pour les Fondations représentées au conseil d’administration le 4 mars 2025, permettant de visiter le Musée Charles de Gaulle qui sera présenté par son président Lucien Jugé, membre de notre conseil. Manifestez-vous si vous souhaitez vous associer à ce déplacement.
Ensuite une rencontre dans l’année à une date qui reste à fixer à Malvern College, premier lieu d’implantation de l’Ecole en Grande-Bretagne.
Mais également une cérémonie aux Invalides le samedi 13 septembre, date anniversaire de la remise de son fanion par le général de Gaulle à la première promotion « Libération ».
Comme l’an passé, les Cadets sont présents dans le matériel pédagogique proposé par la Fondation de la France Libre et par la Fondation du général de Gaulle pour le concours national de la Résistance et de la Déportation, dont le thème national cette année est « libérer et refonder la France (1943-1945).
Les vœux du Bureau de l’association pour l’année 2025
Votre bureau et le conseil d’administration de notre association vous adressent leurs meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Ils vous assurent de leur amitié et de leur soutien dans les actions que vous mènerez avec nous dans l’esprit des valeurs communes qui nous animent et dans le souvenir de tous ceux qui ont œuvré pour la liberté de notre Pays dans la dure période de la Deuxième Guerre Mondiale.
Ils forment des vœux pour que ces valeurs nous inspirent dans cette nouvelle année qui s’annonce difficile dans un contexte international incertain.
Hommage aux 9 cadets tombés pour libérer la France durant le dernier trimestre 1944
Pour libérer la Lorraine avec les maquisards ou défendre l’Alsace contre les offensives allemandes où libérer le Luxembourg :
Robin Wenacre, de père anglais et de mère Française avait rejoint les Français libres dès 1940. Il a suivi les cours de l’école des Cadets de la France Libre et est sorti aspirant dans la promotion BIR-Hakeim en décembre 1942. Après les combats de la Libération, il est resté dans l’armée française et s’est particulièrement illustré dans les combats menés en Algérie. Il quitte l’armée en 1960 et à partir de là, son parcours était peu connu. Dans le mémorial des Cadets, il était noté qu’il était mort au Congo Belge en 1960 sans plus de précisions.
Un livre récent écrit par le journaliste Maurin Picard apporte un certain nombre de précisions sur son engagement parmi les mercenaires associés à la tentative d’émancipation du Katanga. Cet engagement aurait été fait au service d’une action « discrète » de certains services Français.
Pour mémoire, Le Katanga est une riche province minière de l’ex-Congo Belge. Peu après l’indépendance de celui-ci, en 1960, le gouverneur de la province du Katanga a essayé de proclamer son indépendance. Pour cela, il a recruté un certain nombre de mercenaires étrangers, notamment Belges et Français. Ce sont des forces de l’O.N.U. qui sont intervenues pour empêcher cette indépendance et ont réprimé militairement la tentative de sécession.
La France ne s’est pas engagée officiellement dans l’opération, mais certains voyaient officieusement d’un bon œil l’indépendance d’une riche nation avec laquelle auraient pu se nouer de fructueuses relations …
Robin Wrenacre, engagé pour former les militaires de la Gendarmerie Katangaise est mort assassiné le 13 ou le 14 septembre 1961 (et non pas 1960 comme dit dans le Mémorial des Cadets), sans qu’on ne sache qui était l’auteur ou le commanditaire de sa mort.
Eloge de Henry COUTANT (1921-1998) alias Henry CORTA, promotion Bir Hakeim
Le déplacement du président de la République en Bretagne en juin 2024 a permis d’honorer les faits d’armes des parachutistes SAS venus , à l’occasion du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, se battre sur les arrières des troupes allemandes dès le 5 juin en particulier dans le cadre de l’opération DINGSON autour de Saint-Marcel. Henry CORTA participa à ces faits d’armes.
Henri CORTA est né à METZ en Moselle le 28 juin 1921. Il est lycéen en 1940 et se voit mêlé au flot des réfugiés qui fuient les combats. Il est l’un des premiers à répondre à l’appel du général de GAULLE et à s’engager dans la France Libre dès le 1er juillet 1940. Après son passage au camp de CAMBERLEY, il est désigné pour rejoindre l’Ecole des Cadets de la France Libre et après sa formation à Ribbesford, il est promu aspirant (promotion BIR-HAKEIM). Il retourne alors à CAMBERLEY où se constitue le 1er bataillon d’Infanterie de l’Air (1er B.I.A.), unité parachutiste alors en formation. C’est dans cette unité qu’il va combattre à partir du 7 juin 1944 jusqu’à la fin de la guerre.
Henry CORTA est parachuté avec son stick dans la zone de Ploërmel- Questembert dans le cadre de la mission Cooney 415. Après destruction des objectifs prévus, il rejoint Saint-Marcel et poursuit les actions de harcèlement de l’ennemi malgré les fortes réactions de celui-ci qui infligera de lourdes pertes au 4ème SAS.
A la fin août, il participe avec ses camarades rescapés des combats de Bretagne à l’opération Spenser au sud de la Loire où ils pourchassent les troupes allemandes qui refluent du Sud de la France. Puis il rentre en Grande-Bretagne pour encadrer et instruire les nouvelles recrues du régiment.
Enfin, il participe en avril 1945 en Hollande à l’opération Amherst qui engage les deux bataillons français SAS dans la libération de la région de Drenthe.
Henry CORTA est démobilisé en octobre 1945. Il termine la guerre, décoré de la Légion d’honneur, de la croix de guerre, de la Military Cross britannique et de la croix de guerre néerlandaise. Très vite, il se retire en religion tout en restant fidèle jusqu’à son décès le 4 décembre 1998 à son passé de Cadet et de parachutiste SAS de la France libre.
Dès avant sa démobilisation, il se lance dans l’écriture de son ouvrage « Les bérets rouges » qui retrace l’histoire des parachutistes SAS à travers les documentations qu’il a recueillies, les témoignages qu’il a reçus de ses camarades de combat et au travers de sa propre expérience de parachutiste de la France libre.
Henry CORTA offrit son manuscrit à l’Amicale des anciens parachutistes SAS de la France libre qui, après en avoir diffusé des « bonnes feuilles », fait publier l’ouvrage en 1952.
C’est largement à l’initiative de la délégation thématique » parachutistes SAS de la France libre « de la Fondation de la France libre qu’une réédition largement enrichie voit le jour en mai 2024. Il faut ici remercier l’historien Benjamin MASSIEU d’avoir pris en charge et conduit ce travail de réédition. Je ne peux que recommander la lecture de l’ouvrage et la présentation historique qui en est faite par le professeur MASSIEU.
André CASALIS dans son ouvrage « Destins brisés » fait largement référence à l’ouvrage d’Henri CORTA et aux SAS notamment dans les chapitres qu’il consacre tant à Gérard de CARVILLE de la promotion « Libération » (pp. 99 à 162), qu’à Georges TAYLOR (pp.363 à 400). Par contre, il ne consacre aucun développement dans ses ouvrages sur le parcours SAS d’Henry CORTA, bien que ce dernier fasse partie de la promotion Bir-Hakeim comme son camarade SAS Georges TAYLOR, major de promotion. De CARVILLE et TAYLOR, officiers parachutistes SAS, sont « morts pour la France », l’un en Bretagne en aout 1944, l’autre en Hollande en avril 1945.
Les Cadets SAS en Bretagne : Parmi les anciens cadets qui ont participé aux opérations SAS de Bretagne de juin à août 1944, on trouve aussi : Gilles Anspach, Louis Arcille (alias Mariani), Albert Bacuez, Jacques Chatenay , Maurice Duno, François La Cloche, Pierre Henri Lagèze, Paul Metz et Jean Edouard Servière(lien)
Les Cadets morts pour la France en 1944 :
Lors de la cérémonie du 80ème anniversaire de la clôture de l’Ecole des Cadets de la France libre qui s’est tenue à l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan le 15 juin 2024, devant le monument des Cadets morts pour la France, a été évoqué le sacrifice des Cadets du 4ème SAS du colonel BOURGOIN parachutés en Bretagne en juin 1944. Mais l’année 1944 a été particulièrement cruelle sur tous les fronts où ont combattu les Cadets dans leurs unités respectives (1ère DFL, 2ème DB, BCRA et parachutistes SAS, liaisons alliées…).
Ce sont 28 cadets et membres de l’Ecole qui ont donné leur vie pour la libération de leur pays en cette année 1944, dont 25 aspirants. Soit la moitié des Cadets « morts pour la France » en cette seule année. En Normandie, en Bretagne, en Bourgogne, dans le Jura, les Vosges, l’Alsace, mais aussi dans le Var, après le débarquement de Provence, le territoire de Belfort et le Luxembourg, sans oublier l’Italie (pour la 1ère DFL).
Echos du conseil d’administration du 11 octobre 2024 et premiers échanges sur l’avenir de notre association
Le conseil était réuni le vendredi 11octobre afin notamment de préparer l’ordre du jour de l’Assemblée générale qui se tiendra le 6 décembre, 5 rue de Solférino à Paris, siège de notre association. Notez cette date sur votre agenda. Votre participation est essentielle pour faire vivre notre association qui fête ces dix ans d’existence cette année.
Le conseil a pris connaissance et a donné son approbation sur les projets de résolutions qui seront soumis à votre vote : l’une concernant le rapport moral qui sera présenté par le président, l’autre concernant l’approbation des comptes et du bilan pour l’année 2024, qui seront présentés par notre trésorier Patrick Lemoine et par notre secrétaire général Hugues Lavoix.
Le conseil a également lancé la réflexion sur l’avenir à moyen terme de notre association qui plafonne en termes d’adhérents et qui peine à intéresser les jeunes générations, notamment les petits-enfants des Cadets. Or, nous constatons autour de nous un regain d’intérêt des jeunes pour la période de la deuxième guerre mondiale à l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement (en Normandie et en Provence), de la Libération de Paris et l’an prochain du 80ème anniversaire de la signature de l’Armistice le 8 mai 1945.
Le concours national de la Resistance et de la Déportation 2024-2025
Organisé par le Ministère de l’Education et de la Jeunesse, il est consacré cette année au thème « Libérer et refonder la France (1943-1945) ». Il s’adresse aux élèves des classes de troisième et aux élèves des classes de lycées qui peuvent choisir de rédiger un devoir individuel en classe ou de réaliser un travail collectif. Nul doute que vos enfants et petits enfants pourraient à cette occasion s’inspirer de votre histoire familiale. Incitez-les à s’inscrire à ce concours national, porteur des valeurs de tous temps défendues par les Cadets. L’équipe pédagogique de la Fondation Charles de Gaulle a placé plusieurs références aux Cadets dans le matériel pédagogique proposé aux élèves.[2]
Enzo Bonopera né en 1926 avait donc à peine 14 ans lorsque la France a été envahie par les forces allemandes. Il est l’un des deux anciens élèves de l’école encore vivant.
Ila été récemment interviewé par deux jeunes élèves de la ville d’Evian
C’était il y a 83 ans, le 25 septembre 1941 que cinq jeunes Français étaient reçus par le premier ministre britannique au 10 Downing Street et avaient l’honneur de boire le champage avec lui.
Réception par Winston Churchill
Ils étaient partis de Fort-Mahon en France le 16 septembre à 9 heures du soir et étaient arrivés à Eastbourne en Angleterre le 18 septembre au matin après 32 heures de navigation dans deux canoës canadiens.
C’est donc tout juste une semaine après qu’ils étaient reçus par le premier ministre qui les a félicités en disant d’eux « Voilà le vrai visage de la France » (film)
—
—
Ils voulaient rejoindre le général de Gaulle et combattre pour libérer la France
Pierre Lavoix, âgé de 19 ans s’est engagé dans les forces navales Françaises libres
Reynold Lefebvre, Jean Paul LAVOIX, Christian et Guy Richard à Ribbesford
Les quatre autres, Jean-Paul Lavoix, Reynold Lefebvre, Christian Richard et Guy Richard ont intégré l’école des Cadets de la France Libre.
Jean-Paul Lavoix a ensuite combattu dans la 2e DB
Reynold, Christian et Guy ont combattu dans la 1ère DFL
D’abord le livre des citations de la première division Française libre et des unités qui la composaient. Chaque citation, chaque page évoque une page de gloire, mais aussi le courage et les sacrifices de ceux qui sont tombés lors des batailles évoquées.
Le carnet de bal de l’amicale des Cadets de la France Libre
Ce document date de 1947. Les Cadets sont encore des jeunes gens puisque presque tous sont nés entre 1921 et 1925. Ce gala des Cadets marque la première réunion de l’amicale des cadets créée justement en 1947 et qui sera active jusqu’en 2010. Le document comporte une des premières versions de l’histoire des Cadets écrite par le Commandant Beaudoin et aussi le fac-similé d’une lettre du général de Gaulle approuvant la création de l’amicale. télécharger
Le 22 juillet 1944, les Français du Corps Expéditionnaire Français quittent l’Italie pour rejoindre l’Armée du général de Lattre en formation en Algérie. En réalité, si une partie des troupes embarque à Naples pour l’Algérie, la 1ère DFL (rebaptisée 1ère DMI) descend au sud de l’Italie et embarquera en août directement vers la France
Si les Français se sont illustrés au cours de cette campagne durant les 2 grandes batailles dites du « Belvédère » et du « Garigliano », les combats ont fait près de 6577 morts et 23500 blessés.
On trouvera ci-après un bon résumé de cette première étape de la reconquête du continent par les alliés : lien
Les cadets y ont leur place et hélas plusieurs y ont laissé la vie. on trouve ci après la liste de 17 aspirants et de deux anciens élèves non promus qui ont participé à cette campagne.
De la promo Libération :
Hervé de la Ménardière (CAC4)
Jacques Duchêne (BIMP)
Jean Fèvre (22BMNA)
De la promo Bir-Hacheim :
Alain Taburet (22BMNA), blessé le 13/6/44
Christian Richard (élève promu brigadier) (1RA)
De la promo Fezzan-Tunisie
Roy BEADLE (BM21),
Alain DEMOREST (BM25) sera blessé le 12/6/44 près du lac de Bolsena,
Jean DESCRIENNE (CAC4)
René HAINAUT (ancien élève promu sergent) (BM21)
Charles HENRY (BM11)
Jean JEANNE (BM24), MPLF le 12/5/44 à Ambrogio
Paul LANDAIS (BM5), MPLF le 20/5/44 Monte Marone
Reynold LEFEVRE, (BM11) blessé le 17/5/1944
Jacques LEMARINEL (BM24), MPLF le 9/6/44 à Fonte vitriana
Georges MIDDLETON (BM21)
Olivier SCHLOESING (BM21)
Paul VOURCH (CAC4)
Charles WITT (BC), MPLF le 10/6/44 à Viterbo
De la promo « Corse et Savoie » :
Michel HERBOUT (1RFM), MPLF le 11/6/44 à Montefiascone
est également présent durant cette campagne le père François BIGO en tant qu’aumonier
Chères et chers lecteurs de notre lettre trimestrielle,
Depuis la création de notre association fin 2014, il y aura donc bientôt dix ans, notre association vous donne chaque trimestre connaissance de nos activités, de nos projets et vous informe de nos débats en conseil d’administration et assemblée générale annuelle, tout en vous faisant part de nos relations avec nos principaux partenaires, Fondations, organismes et associations poursuivant des objectifs identiques ou proches des nôtres.
« Le trimestre écoulé nous a ramené 80 ans en arrière, avec la date repère du 15 juin 1944, date majeure pour l’Ecole militaire des Cadets de la France Libre puisqu’elle mettait un terme définitif à son existence. Le 3 juin 1944 avait vu le baptême de la dernière promotion de l’Ecole, celle du « 18 Juin », la plus importante par le nombre de ses aspirants.
Désormais, il fallait parler de l’Ecole au passé ! La mémoire et le souvenir commençaient leur œuvre, avec le rôle essentiel qu’allaient jouer en la matière l’Amicale des Cadets puis l’association du souvenir des Cadets de la France libre.
Que soient ici remerciés tous ceux qui ont fait vivre pendant ces 80 dernières années l’histoire de l’Ecole Militaire des Cadets de la France libre : Encadrement de l’Ecole, Cadets, familles et amis, Saint-Cyriens de la promotion de l’ESM « Cadets de la France libre » qui ancrent aujourd’hui cette histoire au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr- Coëtquidan » Pierre Moulié, président de l’ASCFL.
Notre déplacement d’avril à BEWDLEY
La lettre éditoriale n° 34 d’avril 2024 a rendu compte de notre déplacement à BEWDLEY, lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944. Ce fut l’occasion de réaffirmer notre fidèle reconnaissance à ses élus et ses habitants qui ont accueilli et soutenu ces tout jeunes Français isolés de leur Pays et de leurs familles et qui les ont aidés moralement à « tenir le choc ». La ville de Bewdley s’inscrit pleinement dans l’histoire passée et présente des Cadets et de leur Ecole. A preuve, sa présence le 15 juin à Coëtquidan (voir infra).
Le 15 juin à Coëtquidan
En marge des cérémonies liées aux actions du 4ème SAS du colonel Bourgoin en Bretagne et du débarquement en Normandie, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan était le cadre le 15 juin de la célébration du 80ème anniversaire de la fermeture de l’Ecole militaire des Cadets de la France libre (1941-1944). Cette école, créée par le Général de Gaulle et installée d’abord à Malvern (1941-1942) puis ensuite à Ribbesford (1942-1944) en Grande-Bretagne, est aussi appelée « le Saint-Cyr de la France Libre ».
Le général de Courrèges, commandant l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan accueillait le samedi 15 juin 2024 les participants à la cérémonie organisée à l’initiative de l’Association du souvenir des Cadets de la France Libre (ASCFL), en accord avec la Promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr « Cadets de la France libre » (CFL),
Etaient présents à cette manifestation exceptionnelle les représentants de l’ASCFL, organisatrice de la journée : à savoir les membres du conseil d’administration : Pierre Moulié, Alain Trébucq, Hugues Lavoix, Patrick Lemoine, Michel Marbot (accompagné de son fils Joseph), les généraux GA (2S) Bruno Cuche et GCA (2S) Alexandre d’Andoque de Sériège, Patrick Giran, Claude Jacir (AFPSAS), mais aussi Marielle Mercier de Mauléon et la famille Tabet (Chopin).
La promotion de l’ESM « Cadets de la France Libre » (1985-1988) était représentée par son « père-système » le GCA (2S) Pierre Gillet avec la présence de plus d’une dizaine de ses membres, avec notamment le chef d’état-major des Armées Thierry Burkhard, le gouverneur militaire de Paris le GCA Christophe Abad, le GCA Laurent Michon commandant la zone de défense et de sécurité Ouest, le général commandant l’AMSCC.
Les autorités civiles locales n’avaient pu répondre à notre invitation en raison des réserves liées à la période électorale en cours. En revanche, Sarah Billett, maire de la ville de Bewdley lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944, était représentée par Mme Nicole Barry, venue spécialement de Grande-Bretagne avec son époux, ce qui fut salué par les participants.
Au cours de la cérémonie, Pierre Moulié, président de l’ASCFL, rappela que ces jeunes Français âgés de 14 à 18 ans dans leur grande majorité avaient rejoint l’Angleterre et le général de Gaulle, après l’Armistice, au péril de leur vie, venant de France, mais aussi du monde entier, dans des conditions particulièrement périlleuses.
Cinq promotions ont été formées par l’Ecole : « Libération », « Bir-Hakeim », « Fezzan-Tunisie », Corse et Savoie » et « 18 juin », en moins de trois ans et demi.
52 Cadets sont « morts pour la France », soit un quart d’entre eux. Sept ont été faits « Compagnons de la Libération » par le général de Gaulle qui écrira dans ses Mémoires : « Par les efforts et les sacrifices de leurs cinq glorieuses promotions…ces bons fils ont, de toutes leurs forces, servi la Patrie en danger. Mais aussi, dans son chagrin, aux pires jours de son histoire, ils ont consolé la France ».
Le général Pierre Gillet, représentant la Promotion de l’ESM de Saint-Cyr « Cadets de la France libre », rappela les conditions dans lesquelles le nom de promotion fut retenu mais surtout précisa que c’est par la rencontre des Cadets survivants et le récit de leur vie à l’Ecole et de leurs combats que ses membres s’attachèrent à leurs anciens et prirent conscience des valeurs de la France libre.
Le film intitulé « Ils ont consolé la France » réalisé par Dominique Torrès (fille de Cadet « mort pour la France » en 1944) fut projeté retraçant, à partir d’archives et de dialogues avec des cadets survivants, la vie à l’Ecole et les combats des Cadets contre les troupes allemandes.
Les participants furent également conviés à la visite du musée de l’Officier dans lequel une vitrine retrace par des photographies, documents et objets d’époque le parcours des Cadets ; ils purent s’incliner devant le fanion remis à l’Ecole des Cadets le 15 septembre 1941 par le général de Gaulle.
Rappelons qu’une loi du 17 mai 1954 a assimilé l’Ecole militaire des cadets de la France libre à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et que ses cinq promotions sont venues s’intercaler tout naturellement dans la liste officielle des promotions de Saint-Cyr.
La cérémonie fut conclue par le dépôt d’une gerbe au pied du Menhir, monument érigé en souvenir des 52 Cadets « morts pour la France », avec une pensée particulière en ce jour pour les Cadets tués dans les combats de juin 1944 dans le maquis breton de Saint-Marcel. Une douzaine d’élèves-officiers en grande tenue représentaient leurs camarades de l’Académie militaire. Une minute de silence, la sonnerie « aux morts » et la « Marseillaise » clôturèrent ce grand moment d’émotion.
En conclusion de ses propos au cours de la journée, Pierre Moulié a souhaité que ne soit pas oublié le sacrifice de ces jeunes Français qui « ont porté des valeurs majeures, plus que jamais essentielles aujourd’hui : « le sens du devoir, le refus de subir, la défense de l’honneur, l’amour de son Pays au risque de perdre la vie pour le défendre et retrouver la liberté ».
A l’évidence, le 80eme anniversaire de la fermeture de l’Ecole marque la fin d’une période avec la disparition de tous les Cadets ayant appartenu aux cinq promotions du « Saint-Cyr de la France libre ».
Le conseil d’administration qui se réunira le 11 octobre 2024 aura à réfléchir sur le devenir de l’association et sur ses orientations futures. Les membres de l’ASCFL et ses partenaires seront sollicités pour exprimer leur « vision de l’avenir » sur l’association : quels objectifs demain, quelles attentes réciproques de l’association et de la promotion éponyme de l’ESM Saint-Cyr, quelles relations nouvelles et régénérées avec les Fondations Charles de Gaulle et de la France libre ?