Nouveautés sur le site

  • Mourir Au Katanga Robin Wenacre 1925-1961
  • Oct 24 La lettre trimestrielle d’octobre 2024 – Henri CORTA, CA ASCFL, CNRD
  • Oct 24 Enzo BONOPERA : un ancien cadet raconte
  • Le livre d’or (de gloire et d’honneur) de la 1ère DFL
  • Le 22 juillet 1944, les français du CEF rembarquent et quittent l’Italie
  • La lettre trimestrielle de Juillet 2024 (il y a 80 ans la fermeture de l’Ecole des Cadets) à lire
  • Destins croisés, la biographie des cadres de l’école texte numérique à télécharger
  • 6 séquences video à regarder sur la page video
  • Le 6 juin 1944, 8 cadets de la France libre arrivent en France
  • 17 mai 2024 page Bonne lectures Textes « Les cadets dans la 2e DB » téléchargeable
  • Le 12 mai 1944 l’aspirant Jean JÉANNE tombe durant la bataille du Garigliano lien
  • 30 avril 2024 – La Lettre 34 d’avril 2024 lien
  • 13 mars 2024 – décès de l’amiral Philippe de GAULLE lien
  • Le formulaire d’adhésion ou de cotisation 2024 est disponible lien
  • La liste des cadets passés par l’Espagne compte 78 noms
  • La lettre de janvier 2014 lien
  • Mais aussi
    • Le formulaire d’adhésion ou de cotisation 2024 est disponible lien
    • A la mémoire de Jean-Claude Camors, le premier des Cadets tombé en 1943
    • L’évasion de Louis ALIX
    • Le journal de Louis de Gourville
    • Le trombinoscope : Lien

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Mourir au Katanga – Robin Wenacre 1925 – 1961

Robin Wenacre, de père anglais et de mère Française avait rejoint les Français libres dès 1940. Il a suivi les cours de l’école des Cadets de la France Libre et est sorti aspirant dans la promotion BIR-Hakeim en décembre 1942. Après les combats de la Libération, il est resté dans l’armée française et s’est particulièrement illustré dans les combats menés en Algérie. Il quitte l’armée en 1960 et à partir de là, son parcours était peu connu. Dans le mémorial des Cadets, il était noté qu’il était mort au Congo Belge en 1960 sans plus de précisions.

Un livre récent écrit par le journaliste Maurin Picard apporte un certain nombre de précisions sur son engagement parmi les mercenaires associés à la tentative d’émancipation du Katanga. Cet engagement aurait été fait au service d’une action « discrète » de certains services Français.

Pour mémoire, Le Katanga est une riche province minière de l’ex-Congo Belge. Peu après l’indépendance de celui-ci, en 1960, le gouverneur de la province du Katanga a essayé de proclamer son indépendance. Pour cela, il a recruté un certain nombre de mercenaires étrangers, notamment Belges et Français. Ce sont des forces de l’O.N.U. qui sont intervenues pour empêcher cette indépendance et ont réprimé militairement la tentative de sécession.

La France ne s’est pas engagée officiellement dans l’opération, mais certains voyaient officieusement d’un bon œil l’indépendance d’une riche nation avec laquelle auraient pu se nouer de fructueuses relations …

Robin Wrenacre, engagé pour former les militaires de la Gendarmerie Katangaise est mort assassiné le 13 ou le 14 septembre 1961 (et non pas 1960 comme dit dans le Mémorial des Cadets), sans qu’on ne sache qui était l’auteur ou le commanditaire de sa mort.

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La lettre d’octobre 2024

Les Cadets chez les Bérets rouges :

Eloge de Henry COUTANT (1921-1998) alias Henry CORTA, promotion Bir Hakeim

Le déplacement du président de la République en Bretagne en juin 2024 a permis d’honorer les faits d’armes des parachutistes SAS venus , à l’occasion du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, se battre sur les arrières des troupes allemandes dès le 5 juin en particulier dans le cadre de l’opération DINGSON autour de Saint-Marcel. Henry CORTA participa à ces faits d’armes.

Henri CORTA est né à METZ en Moselle le 28 juin 1921. Il est lycéen en 1940 et se voit mêlé au flot des réfugiés qui fuient les combats. Il est l’un des premiers à répondre à l’appel du général de GAULLE et à s’engager dans la France Libre dès le 1er juillet 1940. Après son passage au camp de CAMBERLEY, il est désigné pour rejoindre l’Ecole des Cadets de la France Libre et après sa formation à Ribbesford, il est promu aspirant (promotion BIR-HAKEIM). Il retourne alors à CAMBERLEY où se constitue le 1er bataillon d’Infanterie de l’Air (1er B.I.A.), unité parachutiste alors en formation. C’est dans cette unité qu’il va combattre à partir du 7 juin 1944 jusqu’à la fin de la guerre.

Henry CORTA est parachuté avec son stick dans la zone de Ploërmel- Questembert dans le cadre de la mission Cooney 415. Après destruction des objectifs prévus, il rejoint Saint-Marcel et poursuit les actions de harcèlement de l’ennemi malgré les fortes réactions de celui-ci qui infligera de lourdes pertes au 4ème SAS.

A la fin août, il participe avec ses camarades rescapés des combats de Bretagne à l’opération Spenser au sud de la Loire où ils pourchassent les troupes allemandes qui refluent du Sud de la France. Puis il rentre en Grande-Bretagne pour encadrer et instruire les nouvelles recrues du régiment.

Enfin, il participe en avril 1945 en Hollande à l’opération Amherst qui engage les deux bataillons français SAS dans la libération de la région de Drenthe.

Henry CORTA est démobilisé en octobre 1945. Il termine la guerre, décoré de la Légion d’honneur, de la croix de guerre, de la Military Cross britannique et de la croix de guerre néerlandaise. Très vite, il se retire en religion tout en restant fidèle jusqu’à son décès le 4 décembre 1998 à son passé de Cadet et de parachutiste SAS de la France libre.

Dès avant sa démobilisation, il se lance dans l’écriture de son ouvrage « Les bérets rouges » qui retrace l’histoire des parachutistes SAS à travers les documentations qu’il a recueillies, les témoignages qu’il a reçus de ses camarades de combat et au travers de sa propre expérience de parachutiste de la France libre.

Henry CORTA offrit son manuscrit à l’Amicale des anciens parachutistes SAS de la France libre qui, après en avoir diffusé des « bonnes feuilles », fait publier l’ouvrage en 1952.

C’est largement à l’initiative de la délégation thématique » parachutistes SAS de la France libre «  de la Fondation de la France libre qu’une réédition largement enrichie voit le jour en mai 2024. Il faut ici remercier l’historien Benjamin MASSIEU d’avoir pris en charge et conduit ce travail de réédition. Je ne peux que recommander la lecture de l’ouvrage et la présentation historique qui en est faite par le professeur MASSIEU.

André CASALIS dans son ouvrage « Destins brisés » fait largement référence à l’ouvrage d’Henri CORTA et aux SAS notamment dans les chapitres qu’il consacre tant à Gérard de CARVILLE de la promotion « Libération » (pp. 99 à 162), qu’à Georges TAYLOR (pp.363 à 400). Par contre, il ne consacre aucun développement dans ses ouvrages sur le parcours SAS d’Henry CORTA, bien que ce dernier fasse partie de la promotion Bir-Hakeim comme son camarade SAS Georges TAYLOR, major de promotion. De CARVILLE et TAYLOR, officiers parachutistes SAS, sont « morts pour la France », l’un en Bretagne en aout 1944, l’autre en Hollande en avril 1945.

Les Cadets SAS en Bretagne : Parmi les anciens cadets qui ont participé aux opérations SAS de Bretagne de juin à août 1944, on trouve aussi : Gilles Anspach, Louis Arcille (alias Mariani), Albert Bacuez, Jacques Chatenay , Maurice Duno, François La Cloche, Pierre Henri Lagèze, Paul Metz et Jean Edouard Servière(lien)

Les Cadets morts pour la France en 1944 :

Lors de la cérémonie du 80ème anniversaire de la clôture de l’Ecole des Cadets de la France libre qui s’est tenue à l’Académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan le 15 juin 2024, devant le monument des Cadets morts pour la France, a été évoqué le sacrifice des Cadets du 4ème SAS du colonel BOURGOIN parachutés en Bretagne en juin 1944. Mais l’année 1944 a été particulièrement cruelle sur tous les fronts où ont combattu les Cadets dans leurs unités respectives (1ère DFL, 2ème DB, BCRA et parachutistes SAS, liaisons alliées…).

Ce sont 28 cadets et membres de l’Ecole qui ont donné leur vie pour la libération de leur pays en cette année 1944, dont 25 aspirants. Soit la moitié des Cadets « morts pour la France » en cette seule année. En Normandie, en Bretagne, en Bourgogne, dans le Jura, les Vosges, l’Alsace, mais aussi dans le Var, après le débarquement de Provence, le territoire de Belfort et le Luxembourg, sans oublier l’Italie (pour la 1ère DFL).

Echos du conseil d’administration du 11 octobre 2024 et premiers échanges sur l’avenir de notre association

Le conseil était réuni le vendredi 11octobre afin notamment de préparer l’ordre du jour de l’Assemblée générale qui se tiendra le 6 décembre, 5 rue de Solférino à Paris, siège de notre association. Notez cette date sur votre agenda. Votre participation est essentielle pour faire vivre notre association qui fête ces dix ans d’existence cette année.

Le conseil a pris connaissance et a donné son approbation sur les projets de résolutions qui seront soumis à votre vote : l’une concernant le rapport moral qui sera présenté par le président, l’autre concernant l’approbation des comptes et du bilan pour l’année 2024, qui seront présentés par notre trésorier Patrick Lemoine et par notre secrétaire général Hugues Lavoix.

Le conseil a également lancé la réflexion sur l’avenir à moyen terme de notre association qui plafonne en termes d’adhérents et qui peine à intéresser les jeunes générations, notamment les petits-enfants des Cadets. Or, nous constatons autour de nous un regain d’intérêt des jeunes pour la période de la deuxième guerre mondiale à l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement (en Normandie et en Provence), de la Libération de Paris et l’an prochain du 80ème anniversaire de la signature de l’Armistice le 8 mai 1945.

Le concours national de la Resistance et de la Déportation 2024-2025

Organisé par le Ministère de l’Education et de la Jeunesse, il est consacré cette année au thème  « Libérer et refonder la France (1943-1945) ». Il s’adresse aux élèves des classes de troisième et aux élèves des classes de lycées qui peuvent choisir de rédiger un devoir individuel en classe ou de réaliser un travail collectif. Nul doute que vos enfants et petits enfants pourraient à cette occasion s’inspirer de votre histoire familiale. Incitez-les à s’inscrire à ce concours national, porteur des valeurs de tous temps défendues par les Cadets. L’équipe pédagogique de la Fondation Charles de Gaulle a placé plusieurs références aux Cadets dans le matériel pédagogique proposé aux élèves.[2]

Pierre Moulié, président de l’ASCFL


Ils sont tombés à l’été 1944

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Un cadet raconte : Enzo BONOPERA

Enzo Bonopera né en 1926 avait donc à peine 14 ans lorsque la France a été envahie par les forces allemandes. Il est l’un des deux anciens élèves de l’école encore vivant.

Ila été récemment interviewé par deux jeunes élèves de la ville d’Evian

Il raconte

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25 septembre 1941 – Bonjour Mr le premier ministre

Publié le 29 septembre 2021 par adminhl

C’était il y a 83 ans, le 25 septembre 1941 que cinq jeunes Français étaient reçus par le premier ministre britannique au 10 Downing Street et avaient l’honneur de boire le champage avec lui.

Réception Churchill
Réception par Winston Churchill

Ils étaient partis de Fort-Mahon en France le 16 septembre à 9 heures du soir et étaient arrivés à Eastbourne en Angleterre le 18 septembre au matin après 32 heures de navigation dans deux canoës canadiens.

C’est donc tout juste une semaine après qu’ils étaient reçus par le premier ministre qui les a félicités en disant d’eux « Voilà le vrai visage de la France » (film)

Ils voulaient rejoindre le général de Gaulle et combattre pour libérer la France

Pierre Lavoix, âgé de 19 ans s’est engagé dans les forces navales Françaises libres

Reynold Lefebvre, Jean Paul LAVOIX, Christian et Guy Richard à Ribbesford

Les quatre autres, Jean-Paul Lavoix, Reynold Lefebvre, Christian Richard et Guy Richard ont intégré l’école des Cadets de la France Libre.

Jean-Paul Lavoix a ensuite combattu dans la 2e DB

Reynold, Christian et Guy ont combattu dans la 1ère DFL

Voir aussi l’article

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Deux nouveaux documents téléchargeables


D’abord le livre des citations de la première division Française libre et des unités qui la composaient. Chaque citation, chaque page évoque une page de gloire, mais aussi le courage et les sacrifices de ceux qui sont tombés lors des batailles évoquées.

télécharger

Ce document date de 1947. Les Cadets sont encore des jeunes gens puisque presque tous sont nés entre 1921 et 1925. Ce gala des Cadets marque la première réunion de l’amicale des cadets créée justement en 1947 et qui sera active jusqu’en 2010. Le document comporte une des premières versions de l’histoire des Cadets écrite par le Commandant Beaudoin et aussi le fac-similé d’une lettre du général de Gaulle approuvant la création de l’amicale.
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Le 22 juillet 1944 – les Français rembarquent

Le 22 juillet 1944, les Français du Corps Expéditionnaire Français quittent l’Italie pour rejoindre l’Armée du général de Lattre en formation en Algérie. En réalité, si une partie des troupes embarque à Naples pour l’Algérie, la 1ère DFL (rebaptisée 1ère DMI) descend au sud de l’Italie et embarquera en août directement vers la France

Si les Français se sont illustrés au cours de cette campagne durant les 2 grandes batailles dites du « Belvédère » et du « Garigliano », les combats ont fait près de 6577 morts et 23500 blessés.

On trouvera ci-après un bon résumé de cette première étape de la reconquête du continent par les alliés : lien

Les cadets y ont leur place et hélas plusieurs y ont laissé la vie. on trouve ci après la liste de 17 aspirants et de deux anciens élèves non promus qui ont participé à cette campagne.

  • De la promo Libération :
    • Hervé de la Ménardière (CAC4)
    • Jacques Duchêne (BIMP)
    • Jean Fèvre (22BMNA)
  • De la promo Bir-Hacheim :
    • Alain Taburet (22BMNA), blessé le 13/6/44
    • Christian Richard (élève promu brigadier) (1RA)
  • De la promo Fezzan-Tunisie
    • Roy BEADLE (BM21),
    • Alain DEMOREST (BM25) sera blessé le 12/6/44 près du lac de Bolsena,
    • Jean DESCRIENNE (CAC4)
    • René HAINAUT (ancien élève promu sergent) (BM21)
    • Charles HENRY (BM11)
    • Jean JEANNE (BM24), MPLF le 12/5/44 à Ambrogio
    • Paul LANDAIS (BM5), MPLF le 20/5/44 Monte Marone
    • Reynold LEFEVRE, (BM11) blessé le 17/5/1944
    • Jacques LEMARINEL (BM24), MPLF le 9/6/44 à Fonte vitriana
    • Georges MIDDLETON (BM21)
    • Olivier SCHLOESING (BM21)
    • Paul VOURCH (CAC4)
    • Charles WITT (BC), MPLF le 10/6/44 à Viterbo
  • De la promo « Corse et Savoie » :
    • Michel HERBOUT (1RFM), MPLF le 11/6/44 à Montefiascone

est également présent durant cette campagne le père François BIGO en tant qu’aumonier

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La Lettre éditoriale 35 : il y a 80 ans! la promo 18 juin

Chères et chers lecteurs de notre lettre trimestrielle,

Depuis la création de notre association fin 2014, il y aura donc bientôt dix ans, notre association vous donne chaque trimestre connaissance de nos activités, de nos projets et vous informe de nos débats en conseil d’administration et assemblée générale annuelle, tout en vous faisant part de nos relations avec nos principaux partenaires, Fondations, organismes et associations poursuivant des objectifs identiques ou proches des nôtres.

« Le trimestre écoulé nous a ramené 80 ans en arrière, avec la date repère du 15 juin 1944, date majeure pour l’Ecole militaire des Cadets de la France Libre puisqu’elle mettait un terme définitif à son existence. Le 3 juin 1944 avait vu le baptême de la dernière promotion de l’Ecole, celle du « 18 Juin », la plus importante par le nombre de ses aspirants.

Désormais, il fallait parler de l’Ecole au passé ! La mémoire et le souvenir commençaient leur œuvre, avec le rôle essentiel qu’allaient jouer en la matière l’Amicale des Cadets puis l’association du souvenir des Cadets de la France libre.

Que soient ici remerciés tous ceux qui ont fait vivre pendant ces 80 dernières années l’histoire de l’Ecole Militaire des Cadets de la France libre : Encadrement de l’Ecole, Cadets, familles et amis, Saint-Cyriens de la promotion de l’ESM « Cadets de la France libre » qui ancrent aujourd’hui cette histoire au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr- Coëtquidan » Pierre Moulié, président de l’ASCFL.

Notre déplacement d’avril à BEWDLEY

La lettre éditoriale n° 34 d’avril 2024 a rendu compte de notre déplacement à BEWDLEY, lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944. Ce fut l’occasion de réaffirmer notre fidèle reconnaissance à ses élus et ses habitants qui ont accueilli et soutenu ces tout jeunes Français isolés de leur Pays et de leurs familles et qui les ont aidés moralement à « tenir le choc ». La ville de Bewdley s’inscrit pleinement dans l’histoire passée et présente des Cadets et de leur Ecole. A preuve, sa présence le 15 juin à Coëtquidan (voir infra).

Le 15 juin à Coëtquidan

En marge des cérémonies liées aux actions du 4ème SAS du colonel Bourgoin en Bretagne et du débarquement en Normandie, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan était le cadre le 15 juin de la célébration du 80ème anniversaire de la fermeture de l’Ecole militaire des Cadets de la France libre (1941-1944). Cette école, créée par le Général de Gaulle et installée d’abord à Malvern (1941-1942) puis ensuite à Ribbesford (1942-1944) en Grande-Bretagne, est aussi appelée « le Saint-Cyr de la France Libre ».

Le général de Courrèges, commandant l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan accueillait le samedi 15 juin 2024 les participants à la cérémonie organisée à l’initiative de l’Association du souvenir des Cadets de la France Libre (ASCFL), en accord avec la Promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr « Cadets de la France libre » (CFL),

Etaient présents à cette manifestation exceptionnelle les représentants de l’ASCFL, organisatrice de la journée : à savoir les membres du conseil d’administration : Pierre Moulié, Alain Trébucq, Hugues Lavoix, Patrick Lemoine, Michel Marbot (accompagné de son fils Joseph), les généraux GA (2S) Bruno Cuche et GCA (2S) Alexandre d’Andoque de Sériège, Patrick Giran, Claude Jacir (AFPSAS), mais aussi Marielle Mercier de Mauléon et la famille Tabet (Chopin).

La promotion de l’ESM « Cadets de la France Libre » (1985-1988) était représentée par son « père-système » le GCA (2S) Pierre Gillet avec la présence de plus d’une dizaine de ses membres, avec notamment le chef d’état-major des Armées Thierry Burkhard, le gouverneur militaire de Paris le GCA Christophe Abad, le GCA Laurent Michon commandant la zone de défense et de sécurité Ouest, le général commandant l’AMSCC.

Les autorités civiles locales n’avaient pu répondre à notre invitation en raison des réserves liées à la période électorale en cours. En revanche, Sarah Billett, maire de la ville de Bewdley lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944, était représentée par Mme Nicole Barry, venue spécialement de Grande-Bretagne avec son époux, ce qui fut salué par les participants.

Au cours de la cérémonie, Pierre Moulié, président de l’ASCFL, rappela que ces jeunes Français âgés de 14 à 18 ans dans leur grande majorité avaient rejoint l’Angleterre et le général de Gaulle, après l’Armistice,  au péril de leur vie, venant de France, mais aussi du monde entier, dans des conditions particulièrement périlleuses.

Cinq promotions ont été formées par l’Ecole : « Libération », « Bir-Hakeim », « Fezzan-Tunisie », Corse et Savoie » et « 18 juin », en moins de trois ans et demi.

52 Cadets sont « morts pour la France », soit un quart d’entre eux. Sept ont été faits « Compagnons de la Libération » par le général de Gaulle qui écrira dans ses Mémoires : « Par les efforts et les sacrifices de leurs cinq glorieuses promotions…ces bons fils ont, de toutes leurs forces, servi la Patrie en danger. Mais aussi, dans son chagrin, aux pires jours de son histoire, ils ont consolé la France ».

Le général Pierre Gillet, représentant la Promotion de l’ESM de Saint-Cyr « Cadets de la France libre », rappela les conditions dans lesquelles le nom de promotion fut retenu mais surtout précisa que c’est par la rencontre des Cadets survivants et le récit de leur vie à l’Ecole et de leurs combats que ses membres s’attachèrent à leurs anciens et prirent conscience des valeurs de la France libre.

Le film intitulé « Ils ont consolé la France » réalisé par Dominique Torrès (fille de Cadet « mort pour la France » en 1944) fut projeté retraçant, à partir d’archives et de dialogues avec des cadets survivants, la vie à l’Ecole et les combats des Cadets contre les troupes allemandes.

Les participants furent également conviés à la visite du musée de l’Officier dans lequel une vitrine retrace par des photographies, documents et objets d’époque le parcours des Cadets ; ils purent s’incliner devant le fanion remis à l’Ecole des Cadets le 15 septembre 1941 par le général de Gaulle.

Rappelons qu’une loi du 17 mai 1954 a assimilé l’Ecole militaire des cadets de la France libre à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et que ses cinq promotions sont venues s’intercaler tout naturellement dans la liste officielle des promotions de Saint-Cyr.

La cérémonie fut conclue par le dépôt d’une gerbe au pied du Menhir, monument érigé en souvenir des 52 Cadets « morts pour la France », avec une pensée particulière en ce jour pour les Cadets tués dans les combats de juin 1944 dans le maquis breton de Saint-Marcel. Une douzaine d’élèves-officiers en grande tenue représentaient leurs camarades de l’Académie militaire. Une minute de silence, la sonnerie « aux morts » et la « Marseillaise » clôturèrent ce grand moment d’émotion.

En conclusion de ses propos au cours de la journée, Pierre Moulié a souhaité que ne soit pas oublié le sacrifice de ces jeunes Français qui « ont porté des valeurs majeures, plus que jamais essentielles aujourd’hui : « le sens du devoir, le refus de subir, la défense de l’honneur, l’amour de son Pays au risque de perdre la vie pour le défendre et retrouver la liberté ».

A l’évidence, le 80eme anniversaire de la fermeture de l’Ecole marque la fin d’une période avec la disparition de tous les Cadets ayant appartenu aux cinq promotions du « Saint-Cyr de la France libre ».

Le conseil d’administration qui se réunira le 11 octobre 2024 aura à réfléchir sur le devenir de l’association et sur ses orientations futures. Les membres de l’ASCFL et ses partenaires seront sollicités pour exprimer leur « vision de l’avenir » sur l’association : quels objectifs demain, quelles attentes réciproques de l’association et de la promotion éponyme de l’ESM Saint-Cyr, quelles relations nouvelles et régénérées avec les Fondations Charles de Gaulle et de la France libre ?

Pierre Moulié, président de l’ASCFL

Vous pouvez télécharger la lettre

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L’ouvrage DESTINS CROISÉS d’André CASALIS est numérisé

Le tome 2 des ouvrages d’André Casalis consacrés à l’école militaire des Cadets de la France Libre retrace la biographie des principaux cadres de l’école en suivant la trame temporelle découpée en 6 périodes:
-Avant 1939,
-La période 1939-Juin 1940
-Leur passage vers l’Angleterre
-Leur vie en Angleterre
-Les combats de la libération 1944-1945
-Après 1945, carrières militaires ou civiles

Il s’agit d’un monument d’érudition de pas moins de 813 pages. L’ouvrage édité à compte d’auteur n’a jamais été diffusé en librairie et est aujourd’hui épuisé. Le travail de numérisation entrepris par l’association permet aujourd’hui d’accéder à ce texte très riche. Bonne lecture donc.

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Il y a 80 ans 8 cadets débarquent en France

Alors que la dernière promotion des Cadets a été baptisée « 18 juin » le 3 Juin 1944, ce sont les aspirants sortis dans les promotions précédentes qui vont avoir l’honneur de participer au débarquement. Ce sont d’abord 5 parachutistes qui vont … Continuer la lecture

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Le 12 mai 1944 Jean JEANNE tombe au GARIGLIANO

Du 11 au 13 mai 1944, il y a tout juste quatre-vingt ans, le Corps Expéditionnaire Français, commandé par le général Juin s’illustrait lors de la bataille du Garigliano.

Jean Jéanne

Parmi les combattants, plusieurs cadets sont présents. L’un des plus jeunes Jean JEANNE, né le 23 mai 1923 à Brest, et donc pas encore âgé de 20 ans va être le second mort pour la France parmi les officiers sortis de l’Ecole des Cadets de la France Libre.

André Casalis, l’un de ses compagnons dès juin 1940, a retracé le récit de son dernier combat dans son livre Destins croisés. Jean Jéanne commande une section au sein du BM24.

Le 11 mai – début de la bataille

L’offensive du Garigliano débute le 11 mai. Le BM.24 se lance à l’assaut de la ligne Gustav à 23h30, première et deuxième compagnies en tête. A deux kilomètres de sa base de départ l’agglomération de Fontanella est son objectif intermédiaire. La progression s’avère lente et difficile à travers un terrain rocailleux coupé de trois ravins. La section Jéanne progresse péniblement comme les autres. Les hommes glissent, tombent, s’égarent dans l’obscurité et le vacarme intense de la bataille, puis finalement rejoignent. Sa voisine, la section Desgranges se fait encadrer par un barrage de minen au passage du deuxième ravin : les Allemands ont eu tout le loisir de repérer leurs tirs et ne s’en privent pas. Le groupement du lieutenant Fauroux réussit à franchir un barrage similaire en ne perdant qu’un homme et le mulet porteur de la pièce de 60, tués dans ce même ravin.

Aidé d’un élément du BIMP plus ou moins égaré, les compagnies du commandant Sambron s’emparent de deux maisons après en avoir délogé les défenseurs, faisant deux prisonniers. L’objectif intermédiaire est atteint et Tencé comme Sicard, se trouvent exposés en pointe. Voyant que le BIMP voisin a beaucoup souffert, ils décident de s’installer en point d’appui vers 4.15h. Le colonel Raynal donne l’ordre de reculer une heure plus tard et la 4e Brigade se retrouve sur sa base de départ à 8.30h. Ce n’est que partie remise comme l’on sait, mais laissons ici la parole à l’historien officiel du bataillon pour le récit de la journée fatale du lendemain.

Le BM24, le 12 juin

 » ( … ) Cette fois, à l’ouest de 443, une large et longue cuvette rocailleuse, sableuse, ravinée attend le bataillon. A 06.00 h, petit jour blafard l’attaque démarre dans cette sorte de cirque géant où les blocs de pierraille s’entassent dans un fouillis de murettes, les grottes apparaissent dans l’énorme mitraille qu’est la base étalée du Girofano, faiblement boisée sur la gauche mais plus broussailleuse en montant et sur la crête. (..) Les compagnies approchent, camouflées au maximum, dispersées à vue sur le terrain propice (…) Les sections de pointe voient le gros blockhaus avec son glacis en pente à 30% au bas de 541, les cadavres des camarades du BIMP, l’arête rocheuse qui coupe verticalement les pentes à pic.

Tripier de la première et Granier de la deuxième, en sections de tête se partagent l’objectif, entraînant les compagnies. Tripier rampe en avant avec quelques hommes en contrebas, contourne le blockhaus. liquide le guetteur qui était derrière et les cinq occupants, surpris. C’est le signal : toutes les sections surgissent dans le hurlement des cris de guerre des Hadjerrayes, véritable course dans toutes les directions où les tirailleurs et les gradés submergent la base de 541 dans un fracas de mitraillettes et grenades tandis que les mortiers et les mitrailleuses lourdes arrosent à vue les hauteurs. Partout des corps à corps, des rafales, des Allemands terrorisés, à demi fous. Garkedi, fusil-mitrailleur à la hanche,  Djivine, mitraillette vidée, décapite un mitrailleur au coupe-coupe, Doul et Said lancent leurs grenades.
A 10.30 h l’affaire est terminée, on dénombre environ quatre-vingts cadavres allemands et soixante prisonniers. Parmi eux, des Alsaciens veulent reprendre le combat avec nous.
Dès 13,00 h les compagnies reprennent la progression. Le nettoyage se poursuit dans les bois sur les pentes ouest jusqu’au niveau de San Andréa, cote 253 et Vologna.

C’est donc certainement au cours de cette opération de nettoyage et à l’approche de San Andrea, objectif du bataillon que Jean Jéanne, atteint d’une volée d’éclats de mortier, trouve la mort. C’est le second officier issu de l’Ecole des Cadets après Claude Camors à donner ainsi sa vie. Son capitaine lui rend un émouvant hommage qui résume admirablement sa trop courte existence lors de ses obsèques :

« Il fut un modèle en tout point, comme chef, comme camarade, comme petit frère. Sa mort fut un exemple. »

Jean Jéanne reçut une belle citation à l’ordre de l’armée:

« Brillant chef de section, animé du plus haut sentiment du devoir, qui avait quitté la France à l’Armistice, à l’âge de 17 ans. Le 12 mai 1944 a brillamment conduit sa section à l’attaque. Est tombé mortellement atteint à la tête de sa troupe. Est mort avec courage en exhortant encore ses hommes au devoir« 

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