Le 11 octobre 1943, Il y a 80 ans tombait Jean-Claude CAMORS 1er des Cadets de la France Libre mort pour la France

Les états de service du commandant Jean-Claude Camors se résument à une douzaine de lignes
Son activité en tant qu’officier se limite à une dizaine de mois  avant qu’il ne soit abattu par un traître.

Jean-Claude CAMORS

Mais ces dix mois font l’objet de citations élogieuses par les Français, par les Anglais et par les Américains et lui valent une promotion hélas posthume au grade de commandant à 23 ans ainsi que le prestigieux honneur d’être compté au nombre des Compagnons de la Libération.

On peut résumer sa carrière en quelques qualificatifs – patriote – rebelle – déterminé – courageux – entraineur d’hommes et organisateur efficace

Patriote

Fils de médecin major, petit-fils de colonel, élève du prytanée militaire de La Flèche, il s’engage volontairement à la déclaration de guerre alors qu’il était sursitaire.

Rebelle

Fait prisonnier à l’armistice, il s’échappe aussitôt et entre dans la clandestinité

Déterminé

Après une première tentative d’évasion par la Bretagne qui échoue, il réussit une étonnante évasion menée à partir d’un bateau de pêche qu’il abandonne pour gagner à la nage Gibraltar ou il arrive après avoir passé deux heures en mer.

Déterminé aussi à combattre le plus vite possible puisque, une première fois détourné du BCRA par le général de Gaulle, il n’hésite pas à profiter de l’absence de celui-ci pour s’y faire engager en son absence.

Il s’astreint aussi à maîtriser tous les savoir-faire nécessaire à un soldat de l’ombre –des faux-papiers aux techniques de combats en passant par la maîtrise des outils de transmissions et de codification.

Il suit la formation d’officier à l’école des Cadets de la France Libre mais aussi un complément très spécialisé à l’école des espion anglais Hans School.

Courageux

Courageux aussi puisque après avoir eu tant de mal à quitter la France, il va y retourner en mission non pas une fois mais plusieurs en menant l’entreprise colossale de monter un réseau couvrant toute la France, se déplaçant lui-même à travers tout le territoire malgré les menaces d’arrestation par la gestapo.

Organisateur efficace

Organisateur efficace enfin, puisque le réseau mis en place va permettre le sauvetage de plusieurs dizaines d’aviateurs alliés, gagnant ainsi la reconnaissance des Anglais et des Américains, mais aussi permettant de crédibiliser dans l’esprit de ces derniers la réalité et l’utilité de la Résistance des Français et donnant ainsi plus de poids à la légitimité de la France Libre.

Efficace aussi car la qualité de l’organisation et des méthodes du réseau des filières d’évasion ont permis à ce réseau de poursuivre son activité au-delà de la mort de son fondateur.

Entraineur d’hommes

Entraineur d’hommes enfin, ce que laisse entrevoir les quelques témoignages laissés par les survivants du réseau, affichant un calme qui rassurait ceux qu’il entrainait dans ses actions.

S’instruire pour vaincre

On ne peut pas non plus remarquer la quantité de savoir-faire qu’il a acquis avant de se lancer dans ses missions. Outre sa condition physique dont l’évasion marine est une preuve évidente, il avait réussi à s’initier à la fabrication des faux papiers, puis à l’école des cadets aux maniements d’armes diverses et d’explosifs, puis à l’école des Anglais à la maîtrise des postes radios et des dispositifs de codage, sans compter les techniques commandos et le brevet de parachutisme. Enfin les règles de cloisonnement et de sécurité qu’il a appliquées dans la construction des réseaux sont aussi la trace d’une instruction complète et bien maîtrisée.

Etats de service dans la France Libre :

  • Né le 27 octobre 1919 à PAU
  • Rejoint GIBRALTAR le 15 avril 1942 pour servir dans les Forces Françaises Libres
  • Embarqué sur le SS/LLANSTEPAHN CASTLE le 6 mai 1942
  • Débarqué à Glasgow le 15 mai 1942
  • Dirigé sur Londres Patriotic school, puis sur le centre d’accueil le 23 mai 1942
  • Incorporé aux Forces Françaises Libres à Londres le 23 juin 1942 N° Mle 54 773 grade aspirant
  • Affecté à l’école des Cadets de Ribbesford à compter du 6 juillet
  • Affecté à l’Etat-Major Particulier –BCRA-à compter du 19 septembre 1942
  • Promu sous-lieutenant à T/D à compter du 25 décembre 1942 par décret n°656 du 23 décembre 1942
  • En mission en France occupée à compter du 1er février 1943
  • Crée le réseau évasion BORDEAUX-LOUPIAC à compter du 1er mars 1943
  • Tué à Rennes le 11 octobre 1943
  • Croix de la Libération décernée à titre posthume le 4 mai 1944 par le général de Gaulle

Pour en savoir plus vous pouvez lire sa biographie ou sa page sur le site de l’ordre de la Libération

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