La Lettre éditoriale 35 : il y a 80 ans! la promo 18 juin

Chères et chers lecteurs de notre lettre trimestrielle,

Depuis la création de notre association fin 2014, il y aura donc bientôt dix ans, notre association vous donne chaque trimestre connaissance de nos activités, de nos projets et vous informe de nos débats en conseil d’administration et assemblée générale annuelle, tout en vous faisant part de nos relations avec nos principaux partenaires, Fondations, organismes et associations poursuivant des objectifs identiques ou proches des nôtres.

« Le trimestre écoulé nous a ramené 80 ans en arrière, avec la date repère du 15 juin 1944, date majeure pour l’Ecole militaire des Cadets de la France Libre puisqu’elle mettait un terme définitif à son existence. Le 3 juin 1944 avait vu le baptême de la dernière promotion de l’Ecole, celle du « 18 Juin », la plus importante par le nombre de ses aspirants.

Désormais, il fallait parler de l’Ecole au passé ! La mémoire et le souvenir commençaient leur œuvre, avec le rôle essentiel qu’allaient jouer en la matière l’Amicale des Cadets puis l’association du souvenir des Cadets de la France libre.

Que soient ici remerciés tous ceux qui ont fait vivre pendant ces 80 dernières années l’histoire de l’Ecole Militaire des Cadets de la France libre : Encadrement de l’Ecole, Cadets, familles et amis, Saint-Cyriens de la promotion de l’ESM « Cadets de la France libre » qui ancrent aujourd’hui cette histoire au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr- Coëtquidan » Pierre Moulié, président de l’ASCFL.

Notre déplacement d’avril à BEWDLEY

La lettre éditoriale n° 34 d’avril 2024 a rendu compte de notre déplacement à BEWDLEY, lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944. Ce fut l’occasion de réaffirmer notre fidèle reconnaissance à ses élus et ses habitants qui ont accueilli et soutenu ces tout jeunes Français isolés de leur Pays et de leurs familles et qui les ont aidés moralement à « tenir le choc ». La ville de Bewdley s’inscrit pleinement dans l’histoire passée et présente des Cadets et de leur Ecole. A preuve, sa présence le 15 juin à Coëtquidan (voir infra).

Le 15 juin à Coëtquidan

En marge des cérémonies liées aux actions du 4ème SAS du colonel Bourgoin en Bretagne et du débarquement en Normandie, l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan était le cadre le 15 juin de la célébration du 80ème anniversaire de la fermeture de l’Ecole militaire des Cadets de la France libre (1941-1944). Cette école, créée par le Général de Gaulle et installée d’abord à Malvern (1941-1942) puis ensuite à Ribbesford (1942-1944) en Grande-Bretagne, est aussi appelée « le Saint-Cyr de la France Libre ».

Le général de Courrèges, commandant l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan accueillait le samedi 15 juin 2024 les participants à la cérémonie organisée à l’initiative de l’Association du souvenir des Cadets de la France Libre (ASCFL), en accord avec la Promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr « Cadets de la France libre » (CFL),

Etaient présents à cette manifestation exceptionnelle les représentants de l’ASCFL, organisatrice de la journée : à savoir les membres du conseil d’administration : Pierre Moulié, Alain Trébucq, Hugues Lavoix, Patrick Lemoine, Michel Marbot (accompagné de son fils Joseph), les généraux GA (2S) Bruno Cuche et GCA (2S) Alexandre d’Andoque de Sériège, Patrick Giran, Claude Jacir (AFPSAS), mais aussi Marielle Mercier de Mauléon et la famille Tabet (Chopin).

La promotion de l’ESM « Cadets de la France Libre » (1985-1988) était représentée par son « père-système » le GCA (2S) Pierre Gillet avec la présence de plus d’une dizaine de ses membres, avec notamment le chef d’état-major des Armées Thierry Burkhard, le gouverneur militaire de Paris le GCA Christophe Abad, le GCA Laurent Michon commandant la zone de défense et de sécurité Ouest, le général commandant l’AMSCC.

Les autorités civiles locales n’avaient pu répondre à notre invitation en raison des réserves liées à la période électorale en cours. En revanche, Sarah Billett, maire de la ville de Bewdley lieu d’implantation de l’Ecole de 1942 à 1944, était représentée par Mme Nicole Barry, venue spécialement de Grande-Bretagne avec son époux, ce qui fut salué par les participants.

Au cours de la cérémonie, Pierre Moulié, président de l’ASCFL, rappela que ces jeunes Français âgés de 14 à 18 ans dans leur grande majorité avaient rejoint l’Angleterre et le général de Gaulle, après l’Armistice,  au péril de leur vie, venant de France, mais aussi du monde entier, dans des conditions particulièrement périlleuses.

Cinq promotions ont été formées par l’Ecole : « Libération », « Bir-Hakeim », « Fezzan-Tunisie », Corse et Savoie » et « 18 juin », en moins de trois ans et demi.

52 Cadets sont « morts pour la France », soit un quart d’entre eux. Sept ont été faits « Compagnons de la Libération » par le général de Gaulle qui écrira dans ses Mémoires : « Par les efforts et les sacrifices de leurs cinq glorieuses promotions…ces bons fils ont, de toutes leurs forces, servi la Patrie en danger. Mais aussi, dans son chagrin, aux pires jours de son histoire, ils ont consolé la France ».

Le général Pierre Gillet, représentant la Promotion de l’ESM de Saint-Cyr « Cadets de la France libre », rappela les conditions dans lesquelles le nom de promotion fut retenu mais surtout précisa que c’est par la rencontre des Cadets survivants et le récit de leur vie à l’Ecole et de leurs combats que ses membres s’attachèrent à leurs anciens et prirent conscience des valeurs de la France libre.

Le film intitulé « Ils ont consolé la France » réalisé par Dominique Torrès (fille de Cadet « mort pour la France » en 1944) fut projeté retraçant, à partir d’archives et de dialogues avec des cadets survivants, la vie à l’Ecole et les combats des Cadets contre les troupes allemandes.

Les participants furent également conviés à la visite du musée de l’Officier dans lequel une vitrine retrace par des photographies, documents et objets d’époque le parcours des Cadets ; ils purent s’incliner devant le fanion remis à l’Ecole des Cadets le 15 septembre 1941 par le général de Gaulle.

Rappelons qu’une loi du 17 mai 1954 a assimilé l’Ecole militaire des cadets de la France libre à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et que ses cinq promotions sont venues s’intercaler tout naturellement dans la liste officielle des promotions de Saint-Cyr.

La cérémonie fut conclue par le dépôt d’une gerbe au pied du Menhir, monument érigé en souvenir des 52 Cadets « morts pour la France », avec une pensée particulière en ce jour pour les Cadets tués dans les combats de juin 1944 dans le maquis breton de Saint-Marcel. Une douzaine d’élèves-officiers en grande tenue représentaient leurs camarades de l’Académie militaire. Une minute de silence, la sonnerie « aux morts » et la « Marseillaise » clôturèrent ce grand moment d’émotion.

En conclusion de ses propos au cours de la journée, Pierre Moulié a souhaité que ne soit pas oublié le sacrifice de ces jeunes Français qui « ont porté des valeurs majeures, plus que jamais essentielles aujourd’hui : « le sens du devoir, le refus de subir, la défense de l’honneur, l’amour de son Pays au risque de perdre la vie pour le défendre et retrouver la liberté ».

A l’évidence, le 80eme anniversaire de la fermeture de l’Ecole marque la fin d’une période avec la disparition de tous les Cadets ayant appartenu aux cinq promotions du « Saint-Cyr de la France libre ».

Le conseil d’administration qui se réunira le 11 octobre 2024 aura à réfléchir sur le devenir de l’association et sur ses orientations futures. Les membres de l’ASCFL et ses partenaires seront sollicités pour exprimer leur « vision de l’avenir » sur l’association : quels objectifs demain, quelles attentes réciproques de l’association et de la promotion éponyme de l’ESM Saint-Cyr, quelles relations nouvelles et régénérées avec les Fondations Charles de Gaulle et de la France libre ?

Pierre Moulié, président de l’ASCFL

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