Il y a 77 ans! Le 7 février 1941 : Les premiers Cadets arrivent à MALVERN

Les premiers Cadets arrivent à Malvern en février 1941 . Nouveaux locaux, nouveaux officiers, nouvelle organisation c’est à Malvern que commence l’histoire militaire de l’Ecole des Cadets. Ils ne sont pas encore cinquante à l’arrivée mais seront bientôt renforcés par de nouveaux volontaires.

Les premiers cadets à Malvern en Février 1941

Etienne Laurent résume bien les premières impressions qui lui restent de l’installation à Malvern:

Malvern …Ah Malvern !
Que de souvenirs sont attachés à ton nom.
Réservé à l’élite, le collège de Malvern est l’un des « must » des « Public Schools » d’Angleterre. ( …) Notre présence dans ce collège est due à la guerre, à la disponibilité récente de certains de ses bâtiments, de terrains d’exercices et à l’une des dernières actions, en notre faveur, de notre Comité. Celui-ci remettra, fin décembre 1941, son mandat à l’état-major français.
Nous sommes les invités de cette Public School avec son magnifique environnement de vertes pelouses, de jardins, d’arbres et d’allées. Le tout mis en valeur depuis 1864, année de la création de ce collège, par de talentueux architectes, paysagistes, jardiniers et ouvriers. Des immeubles sont à notre disposition. Ils comprennent des salles de cours, d’études, de repos, de lecture, des réfectoires, des dortoirs partagés en « cubicles » (nos petits havres personnels), des douches et des sanitaires. Tout est parfaitement fonctionnel et confortable.
Enfin, pour notre développement physique, nous irons dans un gymnase couvert du collège, pour pratiquer la boxe, l’escrime, l’athlétisme, le basket-ball et la natation dans une grande piscine. En plein air nous attendent un stade, des terrains de football, de tennis, de rugby. Bref, tout est en parfait état et au même titre que pour les étudiants anglais, nous en avons le plein usage.
C’est un vrai régal. Notre vie change du tout au tout. Nous passons de la cahute avec ses « sacs à viande » au palace avec ses draps blancs, de la gamelle en fer blanc et de son quart du même métal à l’assiette en faïence et au verre, du débraillé à un semblant d’élégance.
Tout cet ensemble est propice au travail. Le commandant A. Beaudoin nous a répartis en trois groupes.
Les 25 bacheliers dans le peloton d’élèves-aspirants, 19 autres jeunes gens dans une section préparatoire à ce peloton et 6 personnes dans un groupe hors rang, il s’agit de ceux qui n’ont pas été retenus pour suivre les cours avec nous. Ils sont aussi des anciens de Brynbach ou de Rake Manor.
Nous sommes bien instruits et avons vraiment le sentiment de devenir des militaires à part entière, tant sur le terrain que par les connaissances théoriques que nous acquérons

Enfin pris au sérieux

Un autre cadet, André CASALIS souligne quant à lui le soulagement éprouvé à trouver sa place dans les Forces Armées :

En un mot comme en cent, nous avons immédiatement compris que notre destin prenait un tour décisif. Nous avons trouvé notre place, en arrivant à Malvern, dans un système cohérent,  faisant partie des Forces armées de la France Libre. Le sentiment d’être oubliés dans la campagne anglaise, sans avenir précis, s’est dissipé. Nous avons enfin un futur, même si nous le savons précaire par essence.

Nous résidons désormais au sein d’une cité britannique qui nous adopte immédiatement. Des bénévoles civils se proposent de meubler nos maigres loisirs hebdomadaires en nous invitant chez eux. Une grande amie de la France, Mme Marthe Severn-Storr organisera plusieurs manifestations amicales – nos permissions en particulier – en faisant la liaison avec la population de Malvern. Nous lui devrons beaucoup.

Parallèlement, nous avons trouvé notre place particulière au sein des forces armées britanniques. Elles suivront désormais  avec attention, cette création originale. Notre mobilité, bientôt consacrée par l’affectation  de véhicules, nous vaut le rôle de « dangereux ennemis » face à la Home Guard locale.

Des instructeurs ayant tous connu le feu, nous apportent le bénéfice de leur expérience, de leurs connaissances et d’une discipline salutaire de tous les instants. Des professeurs sauront, un temps, augmenter notre instruction générale comme le souhaite à juste titre André Beaudouin, notre nouveau chef..

Nous disposons enfin des infrastructures d’une ville d’eau accueillante : théâtre, cinéma, salle de concert et « pubs », même si, contrairement à ce qui se passera à Bewdley, nous ne fréquenterons guère ces dernier. Nous disposerons d’un pas de tir et de tous les espaces nécessaires pour les exercices de combat.

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Bonne année 2018 -Lettre éditoriale de 2018

Retour sur l’année 2017. L’écho de l’assemblée générale du 8 décembre 2017

L’association du souvenir des Cadets de la France Libre vient de vivre sa troisième année. Depuis l’assemblée générale du 9 décembre 2016, son conseil d’administration s’est réuni trois fois (les 25 avril, 16 juin et 9 novembre) et le Bureau s’est réuni également trois fois, les 27 janvier, 24février et 22 septembre. Le conseil d’administration a été confirmé dans sa composition actuelle suite au vote intervenu en vertu de l’article 11 des Statuts.
L’Association a été particulièrement active en 2017, comme elle l’avait été les deux années précédentes.

Elle a poursuivi et amplifié les relations avec les Fondations et avec les Ecoles militaires dont les Cadets sont directement ou indirectement issus.
C’est dans ce cadre que l’ASCFL a rendu visite les 30 et 31 mars à Saint-Cyr Coëtquidan et le 17 novembre aux Ecoles militaires de Saumur. Elle en a profité pour visiter le Musée de la Résistance bretonne le 30 mars, le Musée de Coëtquidan le 31 mars et les Musées de la Cavalerie et des Blindés à Saumur le 17 novembre. Ces visites ont permis de rencontrer les Autorités militaires et de présenter notre association, de rappeler l’importance de l’Ecole des Cadets de la France Libre et le sacrifice de ceux d’entre eux nombreux morts pour la France.
Le Bureau a rencontré le Général GILLET, major de la Promotion de Saint-Cyr « Cadets de la France Libre », dont est issu Eric CARREY, qui la représente au sein de notre conseil d’administration. Nous avons décidé de développer des relations pérennes avec la Promotion au travers d’échanges réguliers. Parallèlement, nous avons rencontré le Général PARIS de la Saint-Cyrienne le 2 mai.

Relations avec les fondations

Quant aux Fondations, nous nous félicitons de l’excellente relation entretenue avec la Fondation Charles de Gaulle qui nous héberge, que ce soit avec son président, son directeur, son secrétaire général, et plus largement avec l’ensemble de ses personnels.  Nos relations avec la Fondation de la France Libre se sont approfondies avec le Général BRESSE et M. Christophe BAYARD, avec le projet de rapprochement en cours au travers de la création d’une délégation « Cadets de la France Libre » au sein de la Fondation. Grâce au Général CUCHE, membre de notre Conseil, des relations se sont établies et ne demandent qu’à être développées avec la Fondation LECLERC de HAUTECLOCQUE. Enfin, nous bénéficions de l’écoute attentive du Général BAPTISTE, délégué national de l’Ordre de la Libération. A l’initiative du Général CUCHE, les relations avec ces Fondations sont en voie de coordination sur des projets communs ou proches.
L’Association a publié quatre lettres éditoriales en 2017 ; en janvier sur le thème « Agir dans la durée » qui constitue notre ambition d’action ; en avril sur le sujet de notre visite à Coëtquidan : « A la rencontre des promotions de Saint-Cyr » ; en juillet sur « La participation des Cadets à la guerre de Corée » ; enfin en octobre sur « Les Cadets, compagnons de la Libération ». Ces lettres sont destinées aux membres de l’Association mais ont aussi vocation à une diffusion plus large afin de faire connaître la saga des Cadets.

Conférences et expositions
Mais l’ASCFL s’est aussi manifestée par des conférences qu’elle a organisées ou auxquelles elle a été associée. Notre Président René MARBOT s’est ainsi exprimé sur son parcours de Cadet à l’Ordre de la Libération le 28 juin et à la Fondation de la France Libre le 18 octobre. Il est intervenu le 1er décembre à Alençon à l’invitation de Christophe BAYARD devant un public scolaire.
Le 22 juin, à l’invitation de la Mairie de Saint Mandé et des Anciens de Corée, une exposition sur les Cadets et sur leur participation à la guerre de Corée a été organisée par Sébastien DELAYRE, petit-fils de René MARBOT. Cette manifestation à laquelle était présent Bernard PRIG d’ONDEL, ancien de Corée a bénéficié d’une excellente audience. (nb :notre ami PRIG d’ONDEL  a été décoré de la Médaille militaire le 18 novembre, ce qui honore la grande famille  des Cadets). Une exposition a également été organisée en septembre à Versailles dans le cadre de l’association « Cadet MARBOT » ; elle a réuni plus de 1800 visiteurs. Parallèlement le 16 septembre, une manifestation s’est tenue à Fort-Mahon dans le cadre du jumelage avec Eastbourne

Les lieux de mémoire
Dans le prolongement de notre visite à MALVERN et RIBBESFORD en 2016, nous étions convenus de recenser les lieux de mémoire des Cadets et de les entretenir. Dans ce cadre, nous avons décidé de prendre en charge la rénovation du « banc des Cadets » situé à côté du bâtiment 5 à MALVERN ainsi que la salle d’honneur de RIBBESFORD. Nous avons déjà obtenu une réponse pour MALVERN et nous nous proposons de lancer un appel à dons pour les deux opérations. Ceci devrait se réaliser en 2018.

La conservation des archives
Un important travail de fond a été poursuivi en 2017 par Hugues LAVOIX sur le traitement et la conservation des archives ainsi que sur l’enrichissement du site web. Aujourd’hui, plus de 2000 documents et films sont accessibles au public et aux internautes.
L’association a pu ainsi fournir des textes et photos à la demande de revues dont « Caravane », revue de l’association de la 2ème DB.
Des chercheurs en histoire de la deuxième guerre mondiale s’intéressent à l’épopée des Cadets, ce qui doit nous inciter à mettre en place le « Comité de l’histoire des cadets de la France libre » prévu par l’article 6 de nos Statuts.
Enfin, à titre amical et convivial, nous avons organisé des déjeuners et visites à l’attention des membres de l’association à l’issue de nos réunions statutaires à Paris, en regrettant qu’elles ne réunissent que peu de participants, au-delà des plus fidèles et des plus proches géographiquement.
En 2018, les actions engagées seront poursuivies et approfondies avec un travail spécifique sur les affectations et parcours militaires des Cadets y compris ceux qui n’ont pu, à l’issue de leur passage à MALVERN ou RIBBESFORD, terminer leur formation d’officier mais ont vaillamment combattu pour la libération de la France et sont restés fidèles à l’esprit des Cadets.

La participation des Cadets aux actions du BCRA

Le Bureau central de renseignements et d’action a été créé par le Général de GAULLE en juillet 1940. Héritier en partie du Deuxième Bureau, désignation générique depuis 1870 des services de renseignement s de l’Armée française, il ajoute une composante  « Action », qui deviendra rapidement essentielle, en lien avec les services britanniques (SOE et équipes Jedburghs). Il assigne très vite des objectifs militaires à détruire en France occupée, il organise les liaisons avec ses agents en mission, mais aussi des opérations de parachutage et d’atterrissage au profit des maquis.
A partir du débarquement en juin 1944, ses actions se multiplient pour stopper la remontée des troupes allemandes vers la Normandie, pour encadrer les maquis et les mener au combat, pour aider aussi à la mise en place, dès la libération, des nouvelles autorités civiles, afin d’éviter tout risque insurrectionnel.
Ces missions convenaient parfaitement aux jeunes officiers issus des Cadets de la France libre, récemment formés et disponibles. Rapidement initiés aux méthodes commando et au saut en parachute, nombreux furent ceux qui rejoignirent les rangs du BCRA à la sortie de Ribbesford, et furent parachutés dans les zones en cours de libération sur une grande partie du territoire national.
Ce fut naturellement la Promotion « 18 juin », la dernière et de loin la plus importante en nombre de Cadets, qui fut la plus sollicitée pour le BCRA. 40 de ses membres participèrent aux actions du BCRA alors que seulement 3 cadets des promotions antérieures (Jean-Claude CAMORS, Jean PELLE et Georges TORRES) rejoignirent le BCRA. Ce sont ainsi près de 20% des Cadets  qui agirent dans son cadre et ce sont 11 cadets du BCRA qui périrent pour l’honneur de la France.
L’Amicale des Cadets puis l’Association qui en prie le relais aura dans ses responsables de nombreux anciens du BCRA : on citera  Pierre LEFRANC, mais aussi René MARBOT  et Claude VOILLERY.
Peu de récits personnels sur cette expérience mais deux sont consultables sur le site des Cadets : celui d’Albert BLIN sur les actions sur la poche de Saint-Nazaire et celui de Claude VOILLERY  sur l’encadrement d’un maquis en Bourgogne. Dans le cycle de conférences réalisé par René MARBOT, celui-ci évoque son action au titre du BCRA dans le Limousin.
Dans l’ouvrage consacré au général Robert MOULIE, qui fut instructeur à l’Ecole des Cadets, puis membre du BCRA avant de rejoindre les SAS, est relatée son parachutage avec deux de ses  Cadets de la Promotion « 18 Juin », Raymond CASSEL et Marcel EDME, pour encadrer des maquis dans la région de PONTARLIER afin de désorganiser les troupes allemandes et de faciliter la remontée des troupes de de LATTRE après le débarquement de Provence.
La DGSE est aujourd’hui l’héritière du BCRA et la détentrice d’une partie de la mémoire des Cadets qui luttèrent dans ses rangs pour la liberté de la France. Souvenons-nous-en.

Pour télécharger la lettre : lien

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Il y a 77 ans, le 30 décembre 1940 Le Général De Gaulle…

Il y a 77 ans, le 30 décembre 1940 Le Général De Gaulle vient rendre visite aux futurs cadets installés de façon précaire à Rake-Manor.

André Casalis écrit :

Il inspecte notre cantonnement avec la même minutie qu’il avait montré à Brymbach dans l’examen de nos précaires abris de toile. Ce qu’il voit ne l’est guère moins mais l’impeccable défilé au pas de Chasseur auquel il assiste ensuite dans le soir qui tombe le rassure sans doute sur les progrès de notre instruction élémentaire. Le château dispose d’une vaste salle de billard ; nous y avons monté plusieurs sketches à son intention …

Le grand homme, à tout point de vue pour nous qui grandissons encore, parait satisfait de sa visite. il nous le dit de son inimitable manière, nous confie notre prochain départ et nous laisse un cadeau de 100 livres à nous partager. C’est la fortune, 2 £ par personnes au lieu de nos 2 shillings, 6 pences hebdomadaires. (ex Les cadets de la France Libre L’école militaire)

Etienne Laurent retient la phrase fondatrice de l’Ecole des Cadets

Il nous souhaite une Bonne Année 1941 et conclut en nous annonçant une grande nouvelle :
« Vous allez quitter Rake Manor dont les possibilités ne sont pas à la hauteur d’une Ecole Militaire. D’ici quelques semaines vous vous installerez dans la « Public School » de Malvern dans le Worcestershire. »

Son regard pèse un long moment sur nous et dans le formidable silence qui nous enveloppe, ce Chef que nous vénérons ajoute :

« Désormais vous constituez l’Ecole Militaire des Cadets de la France Libre.»

(ex En ces années là)

 

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7 cadets compagnons de la Libération

Une page d’histoire : les Cadets de la France Libre Compagnons de la Libération

Au moment où Fred MOORE, dernier Chancelier de l’Ordre de la Libération vient de nous quitter le 16 septembre 2017, il n’est pas inutile de revenir sur l’histoire de l’Ordre et sur les Cadets qui en ont été titulaires.

L’Ordre a été créé par le Général de GAULLE le 16 novembre 1940 à Brazzaville pour récompenser les personnes et collectivités civiles et militaires qui se distingueraient pour la libération de la France.
Seules 1038 personnes se sont vues attribuer cette décoration prestigieuse ente janvier 1941 et janvier 1946.

Sur les 211 aspirants issus de l’Ecole des Cadets, 7 ont été décorés de l’Ordre de la Libération

Sur les 211 aspirants issus de l’Ecole des Cadets, 7 ont été décorés de l’Ordre de la Libération, auxquels il faut ajouter l’aumonier François BIGO présent à Malvern.
2 Cadets appartenaient à la Promotion « Libération » (Jean FEVRE et François SEITE), 2 à la Promotion « Bir Hakeim » (Jean-Claude CAMORS et Georges TAYLOR), 2 à la Promotion « Fezzan-Tunisie » (Jacques LEMARINEL et Jean-Pierre NOUVEAU) et le dernier à « Corse et Savoie » (Léon BOUVIER).
Tous ont eu un parcours hors du commun, comme l’ensemble de leurs camarades, et à travers eux, ce sont donc tous les Cadets qui se trouvent reconnus et honorés par l’attribution à sept d’entre eux de la Croix de la Libération.

Georges TAYLOR

Le plus jeune d’entre eux, Georges TAYLOR, a moins de 16 ans lorsqu’il rejoint l’Angleterre. Aucun n’a plus de 20 ans ! Aussi, certains connaitront les « collèges » de Brymbach et Rake Manor, préalable nécessaire pour les plus jeunes à l’entrée à l’Ecole des Cadets !

Léon BOUVIER, Jean-Claude CAMORS

Léon BOUVIER rejoint l’Angleterre après un parcours qui le mènera en Egypte, en Syrie, en Libye et à Bir-Hakeim. Blessé à Beyrouth, il est amputé du bras droit et se présente à l’Ecole des Cadets avec la croix de la Libération ! Mais il n’est pas le seul à s’être battu avant d’intégrer l’Ecole ; c’est le cas aussi de Jean-Claude CAMORS qui s’est engagé dès 1939 puis s’est évadé et a rejoint la Résistance avant de profiter d’une occasion alors qu’il se trouve sur un bateau de pêche au large des côtes du Maroc pour rejoindre Gibraltar à la nage, et Londres, dans la foulée.

Jean FEVRE, François SEITE, Jacques LEMARINEL

D’autres, et c’est le cas de Jean FEVRE, de François SEITE, de Jacques LEMARINEL et de Georges TAYLOR, qui profitent de leur présence sur la côte Atlantique en Bretagne, en Gironde ou à Saint-Jean de Luz, pour s’embarquer sur un bateau à destination de l’Angleterre.

Jean-Pierre NOUVEAU

Jean-Pierre NOUVEAU pour sa part passera par l’Espagne, et après quelques péripéties (il est accusé -à tort- d’avoir tué un garde civil espagnol), il pourra en octobre 1941 rejoindre Ribbesford.

Formation à Malvern, puis Ribbesford

Malvern et Ribbesford seront les lieux de formation successifs des Cadets de la France Libre. Jean FEVRE présentera la particularité d’arriver à l’Ecole comme sous-officier instructeur puis d’être promu comme aspirant en juin 1942 au titre de la Promotion « Libération » !
Naturellement la sortie de l’Ecole s’effectuera, dès 1942 et jusqu’en 1945, vers les théâtres d’opération en reconquête, en France, en Italie, en Afrique du Nord, puis en Allemagne, et pour Georges TAYLOR en Hollande en avril 1945. Jean-Pierre NOUVEAU, après la Libération de la France, effectuera deux séjours en Indochine, l’un avec MASSU (dont il sera l’aide de camp), l’autre avec le 1er REC.

Cinq d’entre eux sont morts pour la France

Mais au Panthéon des Compagnons de la Libération, nombreux sont ceux qui sont morts pour la France, dès 1943 pour Jean-Claude CAMORS, agent du BCRA, reconnu, trahi et tué à Rennes par la Gestapo. En 1944 et 1945 en Italie dans les difficiles combats de la libération de ce pays, pour Jean FEVRE et Jacques LEMARINEL (dont la dépouille a été inhumée à Rome). François SEITE tombera dans les Vosges en novembre 1944. Enfin Georges TAYLOR sera tué dans les combats de la libération de la Hollande le 8 avril 1945 et son corps reposera à Vesterbork , à proximité des lieux où il perdit la vie, avant de rejoindre plus tard le caveau familial en Gironde.
Deux compagnons survécurent aux épreuves et aux combats auxquels tous furent confrontés.
Léon BOUVIER d’abord, qui après sa démobilisation en 1946, fit une brillante carrière diplomatique qu’il acheva comme Ambassadeur de France. Il décéda en 2005. Jean-Pierre NOUVEAU ensuite, qui, après ses deux séjours en Indochine, rejoignit l’entreprise familiale qu’il développa au niveau international. Il décéda en 1991 à Paris.

Blessé grièvement lors de l’évacuation de Dunkerque, le Père BIGO s’engage dans les FFL et rejoint l’Ecole des Cadets à Malvern comme capitaine aumônier. Il participe ensuite à la campagne d’Italie, puis au débarquement en Provence et à la remontée du Rhône et de la Saône jusqu’à Belfort. Il sera lâchement assassiné par les Allemands en Haute Saône le 2 octobre 1944 après avoir été fait prisonnier, alors qu’il se portait en première ligne pour assister les blessés. Il avait été fait Compagnon de la Libération et décoré par le Général de GAULLE le 30 juin 1944 en Italie.

Par leur parcours, leur détermination, leur courage, leur patriotisme et au-delà de leurs différences, chacun d’entre eux est un exemple pour les générations futures ; la mise en perspective de leur destinée montre comment des événements exceptionnels ont révélé leur caractère et mis en évidence les valeurs de liberté et d’honneur qu’ils ont portées.
Alors que le nombre des Compagnons survivants se réduit de plus en plus, leur souvenir n’en prend que plus d’importance.
Il était du devoir de l’Association du souvenir des Cadets de la France libre d’évoquer leur mémoire.
Pierre MOULIE, vice- président de l’ASCFL

Télécharger la lettre

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Conférence sur les Cadets de la France libre le 18 octobre

René Marbot, ancien cadet de la France Libre de la promotion 18 juin fera une conférence sur l’histoire des cadets de la France Libre le Mercredi 18 octobre à la Fondation de la France libre 16 cours des petites écuries Paris 10e

Pour s’inscrire, merci de téléphoner au  01 53 62 81 82 ou par courriel à contact@france-libre.net

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Un lien de 76 ans

Les villes de Fort-Mahon (Somme)et d’Eastbourne (UK) ont renouvelé vendredi 16 septembre 2017 le lien d’amitié qui les réunit depuis la traversée en canoë effectuée il y a 76 ans par cinq jeunes français partis à la barbe des Allemands pour rejoindre la France Libre.

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La  délégation anglaise comprenait douze personnes dont Mme Pat Hearn Mayor d’Eastbourne, Mr Mike Thompson, ancien Mayor et Mr Paul Metcalfe Borough Concillor

Ils étaient reçus par Alain Bayet, Maire de Fort-Mahon , les conseillers municipaux et en particulier Madame Racine responsable du comité de jumelage.

Les enfants de CM1 et leur institutrice ont lu un récit de la traversée, puis entonné un God Save the Queen suivi d’une Marseillaise qui ont ému tous les présents.

Parmi les cinq jeunes gens qui ont effectué cette traversée, l’un a rejoint les FNFL, les quatre autres ont rejoint l’école des Cadets à Malvern, puis plus tard à Ribbesford.

L’un d’eux, Reynold Lefebvre est mort pour la France en Alsace en 1945. Il avait 20 ans.

 

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Les journées du Patrimoine à Versailles

Cette année encore, l’association René Marbot présentera des uniformes et des objets se rapportant à l’histoire des Cadets de la France Libre les 16 et 18 septembre dans l’enceinte de la Caserne CROY à VERSAILLES, rue Royale
Ne manquez pas la visite pour découvrir ces volontaires de moins de 18 ans partis en Angleterre rejoindre le Général DE GALLE au mépris des interdictions et des menaces du gouvernement de VICHY et de l’occupant allemand. De cette école, sont sortis 210 officiers dont plus de 50 sont morts pour la FRANCE.cadet_defile_1943r

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Les cadets aux Sables d’Olonne

Le nouveau Musée de la Résistance ouvert en Juillet 2017 au Sables d’Olonne fait une place d’honneur aux Cadets venus encadrer les résistants et les troupes qui encerclaient la « Poche de Saint-Nazaire » mais aussi aux résistants de la région.

Une belle exposition à voir!
un panneau consacré aux cadets venus participer aux combats contre la poche de saint-Nazaire

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Incidents liens rompus

Nous avions choisi pour certain textes de faire des renvois vers les sites qui publiaient déjà ces textes.
La refonte en cours du site web de la Fondation Charles De gaulle provoque temporairement des ruptures de liens que nous n’avons pas anticipées
Nous mettrons prochainement en place des solutions de remplacement
merci de bien vouloir nous excuser de cette gêne temporaire

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La lettre de Juillet 2007 – 5 Cadets présents en Corée

Une page d’histoire trop peu connue : les Cadets de la France Libre au sein du Bataillon français de l’ONU pendant la guerre de Corée (1950-1953).

Le 22 juin, était inaugurée à la Mairie de Saint-Mandé, par Pascale TRIMBACH, adjoint au Maire et Roger QUINTARD, secrétaire général de l’ANAAFF/ONU, une exposition consacrée aux Cadets de la France Libre et à leur participation à la guerre de Corée, sous les hospices de Patrick BEAUDOUIN, maire de Saint Mandé et président de l’association nationale des Anciens et amis des Forces françaises de l’ONU du Bataillon et régiment de Corée, 156ème R.I (ANAAFF/ONU).
L’exposition était organisée et présentée par Sébastien DELAYRE, petit-fils de René MARBOT et président de l’association Cadet MARBOT dont l’objectif est de promouvoir le patrimoine militaire à travers la présentation d’objets datant des deux guerres mondiales.

Etaient présents notamment lors de cette manifestation, le Général CUCHE, président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hautecloque, l’amiral BARRERE, directeur général de la Fondation Charles de Gaulle, René MARBOT, ancien Cadet et président de l’ASCFL, Bernard Henri PRIGL d’ONDEL, seul survivant aujourd’hui des Cadets ayant participé à la guerre de Corée au sein du Bataillon français de l’ONU ; mais aussi Pierrette TUROVER, Saint Mandéenne et veuve de Cadet.

Volontaires pour rejoindre à LONDRES le Général de Gaulle après le 18 juin 1940 afin de participer à la libération de la Patrie, volontaires ils l’ont été aussi pour rejoindre le Bataillon français de l’ONU en Corée pour participer à la défense du monde libre.
Sur les cinq Cadets engagés en COREE, deux ont perdu la vie à MUN-CHI le 5 mars 1951.

Guy LEGENDRE avait 18 ans en mai 1940
Quand il quitte ROUEN pour rejoindre le sud de la France puis ORAN où il entre en contact avec les réseaux de résistance pour préparer le futur débarquement des forces alliées sur les côtes algériennes et marocaines. Puis il se rend à GIBRALTAR en janvier 1943 pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Grande Bretagne. Il est admis à l’Ecole des Cadets et en sort au grade d’aspirant dans la « Promotion 18 Juin ». Il sert au BCRA, est parachuté en France dans le Cher puis rejoint le front de l’Atlantique et termine dans les rangs de la 1ère Armée Française qui le mène jusqu’au Danube.
Volontaire pour le Corps expéditionnaire d’Extrême Orient, il rejoint en 1946 la 2ème compagnie des Parachutistes SAS. Il est blessé lors du dégagement de Nam-Dinh. Il retourne en 1947 en France où il est instructeur parachutiste à PAU.
C’est après son retour à la vie civile qu’il s’engage en juillet 1950 au Bataillon français de Corée et prend part aux combats aux côtés de la 11ème division américaine.
Il trouve la mort atteint d’une balle en pleine tête au cours d’un assaut sur la côte 1037 à MUN-CHI en Corée centrale alors que sa compagnie venait d’atteindre l’objectif qui lui avait été assigné après avoir repoussé victorieusement des contre-attaques ennemies.

Louis LE ROUX a 17 ans quand il s’embarque le 23 juin 1940
Pour rejoindre l’Angleterre via les Iles anglo-normandes. Il fait partie du premier contingent des Cadets de la France Libre quand l’Ecole s’installe à Malvern. Il est promu aspirant le 1er juin 1942 dans les rangs de la « Promotion Libération ». Volontaire pour les Théâtres d’opération extérieurs, il rejoint le Pacifique, pour contenir les ambitions japonaises ; Après un retour en France, il repart début 1947 sur l’Indochine où il est affecté au 22ème RIC qui se bat dans le sud avec vaillance et où il est cité 4 fois.
Son retour en France s’effectue à Saint-Maixent où il est instructeur à l’Ecole Militaire d’Infanterie.
Il s’engage dès octobre 1950 au Bataillon français de Corée pour retrouver l’aventure et le gout du risque. Il reçoit la Silver Star américaine en récompense de ses faits d’armes aux côtés des troupes américaines, alors que bien que blessé, il réussit avec ses hommes à contenir de furieuses attaques de l’adversaire.
Comme son camarade LEGENDRE, il trouve la mort à la tête de sa compagnie alors qu’il entraine sa troupe lors de l’assaut de la côte 1037 sur une pente abrupte balayée par le feu ennemie.
Par un étrange sort de l’histoire, les deux Cadets sont morts le même jour et au même endroit loin de leur Patrie pour défendre les valeurs qui les avaient conduit à rejoindre Le Général de Gaulle dès 1940.
Deux autres Cadets survécurent à leur engagement dans le Bataillon de Corée mais ils sont morts pour la France ultérieurement.

Jean Louis ALIX, né en 1922 s’évade par l’Espagne
D’abord Jean-Louis ALIX. Etudiant en droit, il s’évade via l’Espagne lorsque les Allemands envahissent la « zone libre ». Après avoir été interné quelques mois à Miranda, il rejoint Gibraltar puis l’Angleterre. Il s’engage alors dans les Forces françaises libres et est dirigé sur l’Ecole militaire des Cadets d’où il sort aspirant avec la « Promotion 18 juin ». Il rejoint le BCRA et est parachuté en France occupée pour des actions de sabotage et d’encadrement des maquis.
L’armistice du 8 mai 1945 le trouve en Allemagne où il séjourne jusqu’en 1947 puis il rejoint l’Indochine où il est cité et promu Lieutenant. Il repart en Allemagne en zone d’occupation et se porte volontaire pour la Corée où il rejoint le Bataillon français à la mi-1952.Sa brillante conduite au feu le voit cité à l’ordre de l’Armée.
A l’expiration de son contrat avec l’ONU, il retourne en Indochine et rejoint le 3ème RTA. Il est à nouveau cité. Il participe à la tragédie de Dien bien Phu en mai 1954 ; il est fait prisonnier après la reddition du camp retranché ; il s’évade lors de l’arrivée de l’étape précédant la traversée de la Rivière Noire. Il est porté disparu le 8 mai 1954, aucune trace n’ayant été retrouvée après son évasion.

Claude BARRES a 14 ans quand la guerre éclate.
Il quitte la France avec sa mère le 20 juin 1940 et gagne les Etats Unis via l’Espagne et le Portugal. Il s’engage en décembre 1942 pour rallier l’Ecole militaire des Cadets de la France Libre. Il rejoint l’Angleterre par bateau et arrive à Ribbesford en janvier 1943 ; en décembre, il est promu aspirant dans la « promotion Corse et Savoie ». Il choisit les parachutistes et est parachuté en aout 1944 dans la région nord de Lyon ; il accueille la 1ère DFL à Lyon le 5 septembre après avoir harcelé et ralenti les troupes allemandes dans le département du Rhône. Il participe ensuite aux opérations de la 1ère Armée.
Il repart en Grande Bretagne pour un entrainement spécial en vue de l’opération AMHERST qui se déroule au nord de la Hollande en mai 1945sa conduite au feu avec ses hommes lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée.
Démobilisé après l’Armistice, il devient reporter à Paris Presse, mais la vie civile le déçoit et il se porte volontaire pour l’Indochine. Il arrive en janvier 1948 et se fait rapidement affecté à des missions SAS en Annam puis au Laos et enfin au Tonkin ; sa conduite valeureuse lui vaut deux nouvelles citations.
De retour en France en avril 1951, il se porte volontaire pour la Corée et il rejoint le Bataillon français dès le 1er janvier 1952. Pendant une année, il multiplie les exploits qui lui valent trois nouvelles citations. Il est gravement blessé le 21 avril 1952, mais poursuit le combat à la tête d’une compagnie qui vient de perdre son commandant tué sur le champ de bataille. Il reçoit la Légion d’honneur et la Silver Star américaine. Il quitte la Corée le 1er décembre 1952, auréolé de ses faits d’armes.
Après six ans passés au SHAPE, Il rejoint à l’été 1958 les parachutistes en Algérie. Après de nombreuses opérations, il est tué le 26 mai 1959 au cours d’un engagement de sa compagnie à l’assaut d’un piton tenu par les fellagas. La crête est conquise mais six de ses hommes perdent la vie avec lui.
De nombreux Cadets l’accompagnent dans sa dernière demeure au cimetière de Charmes où il repose au côté de son grand père Maurice Barrès.
Officier brillant, faisant honneur à sa famille et à ses camarades de combat et aux Cadets de la France Libre, il donne son nom à une promotion de l’Ecole militaire de Cherchell, la « promotion Capitaine Claude Barrès ».

Le survivant : Bernard PRIGL d’ONDEL a 16 ans en 1940
Né en 1924 à Beyrouth, il s’engage fin 1942 dans la France Libre avec d’autres jeunes de son âge ; ils quittent le Liban et rejoignent la Grande Bretagne via l’Egypte, l’Inde, l’Afrique du Sud pour intégrer l’Ecole des Cadets en juin 1943.
Après avoir suivi les cours de l’Ecole des Cadets, il est nommé sergent en juin 1944 et rejoint le BCRA puis diverses affectations dans l’intendance ; il termine la guerre en Allemagne au sein de la 2ème DB De retour en France en mai 1945, il est démobilisé à la fin de l’année.
Après quatre ans de vie civile, il est volontaire pour la Corée. Il rejoint le contingent français fin novembre 1950 puis il est muté au Japon pour superviser l’acheminement des blessés dans les hôpitaux américains. C’est en avril 1951 qu’il rejoint le Bataillon français en Corée et combat sur les pitons dont celui de Crève-Cœur qui tombe aux mains de la 2ème compagnie du Bataillon français.
Il photographie ce qu’il voit et laisse notamment 400 clichés qui constituent aujourd’hui un témoignage précieux de la vie des hommes du Bataillon français.
Après un an de guerre et sa mission accomplie, il rentre en France et retourne à la vie civile, avec la croix de guerre des TOE et la médaille des FFL.

Cinq destins différents mais un parcours identique avec la volonté de rejoindre Londres et la France Libre, puis de poursuivre cet engagement au-delà de la fin de la 2ème Guerre mondiale, pour assurer la liberté du monde libre.
Comme sur les autres terrains d’opérations, les Cadets ont été présents en Corée, fidèles à leur engagement initial, avec le sens de l’honneur et du sacrifice.
Il était juste de leur rendre hommage à l’occasion de cette exposition consacrée aux Cadets de la France Libre et au Bataillon de Corée.

Pierre MOULIE, vice-président de l’ASCFL
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