Avec Claude Voillery qui nous a quitté mardi 16 avril, nous perdons l’un des derniers cadets de la France libre, mais aussi un ami de la Fondation Charles de Gaulle depuis sa création. Né en mai 1925 à Montmorency, il faisait ses études à Paris au Lycée Janson de Sailly en 1939. En juillet, son père, récemment nommé consul de France en Islande à
Reykjavik le fait venir en vacances sur la terre des glaciers et des volcans. La déclaration de guerre empêche son retour en France et c’est donc depuis l’Islande qu’il assiste à la brutale défaite des armées françaises en 1940. En 1941 il passe en Angleterre pour terminer ses études secondaires au lycée Français de Londres alors replié dans le Cumberland. Il passe son baccalauréat en juin 1943 et va s’engager aussitôt dans les bureaux de la France Libre. Il est alors affecté à l’école des Cadets de la France Libre. Il en sort le premier juin 1943 avec le grade d’Aspirant dans la promotion « 18 juin ». Il entre alors au B.C.R.A, l’organisme qui organisait l’encadrement militaire des maquis de la France Libre. Il subit un entraînement de commando dans une école britannique puis est parachuté en France en Haute Marne près de Rivière-les-fosses. Il a alors 19 ans. Il organise avec le maquis le harcèlement des troupes allemandes en retraite puis lorsque la région est libérée, il rejoint Londres en attente d’une nouvelle affectation. Il est alors atteint de tuberculose et doit terminer la guerre dans un sanatorium, à son grand regret.
Mais une vie d’homme, ne se limite pas à sa jeunesse, quelque glorieuse qu’elle soit. Il va ensuite se marier en 1946, mener une carrière bancaire en France, en Belgique et ce qui est moins commun en Bulgarie. Avec Pierre Lefranc, il anime le bureau de l’amicale des Cadets de la France Libre dont il restera le trésorier de 1972 jusqu’à sa dissolution en 2000. Il participe aussi avec Pierre Lefranc aux débuts de la Fondation Charles de Gaulle.
En 2014, il est l’un des membres fondateurs de l’Association du Souvenir des Cadets de la France Libre.
Mais ce qui a le plus marqué ceux qui le connaissaient, c’est d’abord une grande gentillesse assortie d’un sourire chaleureux qui créait autour de lui cette atmosphère amicale un peu spéciale qu’il appelait « l’esprit cadets ». A son épouse Françoise et à ses enfants, nous présentons nos condoléances.