Retour sur l’année 2017. L’écho de l’assemblée générale du 8 décembre 2017
L’association du souvenir des Cadets de la France Libre vient de vivre sa troisième année. Depuis l’assemblée générale du 9 décembre 2016, son conseil d’administration s’est réuni trois fois (les 25 avril, 16 juin et 9 novembre) et le Bureau s’est réuni également trois fois, les 27 janvier, 24février et 22 septembre. Le conseil d’administration a été confirmé dans sa composition actuelle suite au vote intervenu en vertu de l’article 11 des Statuts.
L’Association a été particulièrement active en 2017, comme elle l’avait été les deux années précédentes.
Elle a poursuivi et amplifié les relations avec les Fondations et avec les Ecoles militaires dont les Cadets sont directement ou indirectement issus.
C’est dans ce cadre que l’ASCFL a rendu visite les 30 et 31 mars à Saint-Cyr Coëtquidan et le 17 novembre aux Ecoles militaires de Saumur. Elle en a profité pour visiter le Musée de la Résistance bretonne le 30 mars, le Musée de Coëtquidan le 31 mars et les Musées de la Cavalerie et des Blindés à Saumur le 17 novembre. Ces visites ont permis de rencontrer les Autorités militaires et de présenter notre association, de rappeler l’importance de l’Ecole des Cadets de la France Libre et le sacrifice de ceux d’entre eux nombreux morts pour la France.
Le Bureau a rencontré le Général GILLET, major de la Promotion de Saint-Cyr « Cadets de la France Libre », dont est issu Eric CARREY, qui la représente au sein de notre conseil d’administration. Nous avons décidé de développer des relations pérennes avec la Promotion au travers d’échanges réguliers. Parallèlement, nous avons rencontré le Général PARIS de la Saint-Cyrienne le 2 mai.
Relations avec les fondations
Quant aux Fondations, nous nous félicitons de l’excellente relation entretenue avec la Fondation Charles de Gaulle qui nous héberge, que ce soit avec son président, son directeur, son secrétaire général, et plus largement avec l’ensemble de ses personnels. Nos relations avec la Fondation de la France Libre se sont approfondies avec le Général BRESSE et M. Christophe BAYARD, avec le projet de rapprochement en cours au travers de la création d’une délégation « Cadets de la France Libre » au sein de la Fondation. Grâce au Général CUCHE, membre de notre Conseil, des relations se sont établies et ne demandent qu’à être développées avec la Fondation LECLERC de HAUTECLOCQUE. Enfin, nous bénéficions de l’écoute attentive du Général BAPTISTE, délégué national de l’Ordre de la Libération. A l’initiative du Général CUCHE, les relations avec ces Fondations sont en voie de coordination sur des projets communs ou proches.
L’Association a publié quatre lettres éditoriales en 2017 ; en janvier sur le thème « Agir dans la durée » qui constitue notre ambition d’action ; en avril sur le sujet de notre visite à Coëtquidan : « A la rencontre des promotions de Saint-Cyr » ; en juillet sur « La participation des Cadets à la guerre de Corée » ; enfin en octobre sur « Les Cadets, compagnons de la Libération ». Ces lettres sont destinées aux membres de l’Association mais ont aussi vocation à une diffusion plus large afin de faire connaître la saga des Cadets.
Conférences et expositions
Mais l’ASCFL s’est aussi manifestée par des conférences qu’elle a organisées ou auxquelles elle a été associée. Notre Président René MARBOT s’est ainsi exprimé sur son parcours de Cadet à l’Ordre de la Libération le 28 juin et à la Fondation de la France Libre le 18 octobre. Il est intervenu le 1er décembre à Alençon à l’invitation de Christophe BAYARD devant un public scolaire.
Le 22 juin, à l’invitation de la Mairie de Saint Mandé et des Anciens de Corée, une exposition sur les Cadets et sur leur participation à la guerre de Corée a été organisée par Sébastien DELAYRE, petit-fils de René MARBOT. Cette manifestation à laquelle était présent Bernard PRIG d’ONDEL, ancien de Corée a bénéficié d’une excellente audience. (nb :notre ami PRIG d’ONDEL a été décoré de la Médaille militaire le 18 novembre, ce qui honore la grande famille des Cadets). Une exposition a également été organisée en septembre à Versailles dans le cadre de l’association « Cadet MARBOT » ; elle a réuni plus de 1800 visiteurs. Parallèlement le 16 septembre, une manifestation s’est tenue à Fort-Mahon dans le cadre du jumelage avec Eastbourne
Les lieux de mémoire
Dans le prolongement de notre visite à MALVERN et RIBBESFORD en 2016, nous étions convenus de recenser les lieux de mémoire des Cadets et de les entretenir. Dans ce cadre, nous avons décidé de prendre en charge la rénovation du « banc des Cadets » situé à côté du bâtiment 5 à MALVERN ainsi que la salle d’honneur de RIBBESFORD. Nous avons déjà obtenu une réponse pour MALVERN et nous nous proposons de lancer un appel à dons pour les deux opérations. Ceci devrait se réaliser en 2018.
La conservation des archives
Un important travail de fond a été poursuivi en 2017 par Hugues LAVOIX sur le traitement et la conservation des archives ainsi que sur l’enrichissement du site web. Aujourd’hui, plus de 2000 documents et films sont accessibles au public et aux internautes.
L’association a pu ainsi fournir des textes et photos à la demande de revues dont « Caravane », revue de l’association de la 2ème DB.
Des chercheurs en histoire de la deuxième guerre mondiale s’intéressent à l’épopée des Cadets, ce qui doit nous inciter à mettre en place le « Comité de l’histoire des cadets de la France libre » prévu par l’article 6 de nos Statuts.
Enfin, à titre amical et convivial, nous avons organisé des déjeuners et visites à l’attention des membres de l’association à l’issue de nos réunions statutaires à Paris, en regrettant qu’elles ne réunissent que peu de participants, au-delà des plus fidèles et des plus proches géographiquement.
En 2018, les actions engagées seront poursuivies et approfondies avec un travail spécifique sur les affectations et parcours militaires des Cadets y compris ceux qui n’ont pu, à l’issue de leur passage à MALVERN ou RIBBESFORD, terminer leur formation d’officier mais ont vaillamment combattu pour la libération de la France et sont restés fidèles à l’esprit des Cadets.
La participation des Cadets aux actions du BCRA
Le Bureau central de renseignements et d’action a été créé par le Général de GAULLE en juillet 1940. Héritier en partie du Deuxième Bureau, désignation générique depuis 1870 des services de renseignement s de l’Armée française, il ajoute une composante « Action », qui deviendra rapidement essentielle, en lien avec les services britanniques (SOE et équipes Jedburghs). Il assigne très vite des objectifs militaires à détruire en France occupée, il organise les liaisons avec ses agents en mission, mais aussi des opérations de parachutage et d’atterrissage au profit des maquis.
A partir du débarquement en juin 1944, ses actions se multiplient pour stopper la remontée des troupes allemandes vers la Normandie, pour encadrer les maquis et les mener au combat, pour aider aussi à la mise en place, dès la libération, des nouvelles autorités civiles, afin d’éviter tout risque insurrectionnel.
Ces missions convenaient parfaitement aux jeunes officiers issus des Cadets de la France libre, récemment formés et disponibles. Rapidement initiés aux méthodes commando et au saut en parachute, nombreux furent ceux qui rejoignirent les rangs du BCRA à la sortie de Ribbesford, et furent parachutés dans les zones en cours de libération sur une grande partie du territoire national.
Ce fut naturellement la Promotion « 18 juin », la dernière et de loin la plus importante en nombre de Cadets, qui fut la plus sollicitée pour le BCRA. 40 de ses membres participèrent aux actions du BCRA alors que seulement 3 cadets des promotions antérieures (Jean-Claude CAMORS, Jean PELLE et Georges TORRES) rejoignirent le BCRA. Ce sont ainsi près de 20% des Cadets qui agirent dans son cadre et ce sont 11 cadets du BCRA qui périrent pour l’honneur de la France.
L’Amicale des Cadets puis l’Association qui en prie le relais aura dans ses responsables de nombreux anciens du BCRA : on citera Pierre LEFRANC, mais aussi René MARBOT et Claude VOILLERY.
Peu de récits personnels sur cette expérience mais deux sont consultables sur le site des Cadets : celui d’Albert BLIN sur les actions sur la poche de Saint-Nazaire et celui de Claude VOILLERY sur l’encadrement d’un maquis en Bourgogne. Dans le cycle de conférences réalisé par René MARBOT, celui-ci évoque son action au titre du BCRA dans le Limousin.
Dans l’ouvrage consacré au général Robert MOULIE, qui fut instructeur à l’Ecole des Cadets, puis membre du BCRA avant de rejoindre les SAS, est relatée son parachutage avec deux de ses Cadets de la Promotion « 18 Juin », Raymond CASSEL et Marcel EDME, pour encadrer des maquis dans la région de PONTARLIER afin de désorganiser les troupes allemandes et de faciliter la remontée des troupes de de LATTRE après le débarquement de Provence.
La DGSE est aujourd’hui l’héritière du BCRA et la détentrice d’une partie de la mémoire des Cadets qui luttèrent dans ses rangs pour la liberté de la France. Souvenons-nous-en.
Pour télécharger la lettre : lien